L'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve modifiera ses règlements pour bloquer la création du centre communautaire de l'imam Hamza Chaoui, qualifié d'«agent de radicalisation» par le maire de Montréal.

Denis Coderre et le maire d'arrondissement Réal Ménard ont annoncé ce matin qu'ils opposaient une fin de non-recevoir au projet parce qu'ils craignent pour la sécurité des Montréalais.

«Des informations obtenues auprès des différents organismes responsables de l'application de la loi m'ont convaincu qu'il est de mon devoir de ne poser aucun geste de nature administrative qui aurait pour conséquence d'offrir une tribune à l'imam Hamza Chaoui», a dit M. Ménard.

L'élu demandera donc à son conseil d'arrondissement de resserrer la définition réglementaire du concept de «centre communautaire» pour en exclure toute utilisation à des fins d'éducation religieuse. L'arrondissement veut aussi obtenir le pouvoir de prendre en compte les enjeux de sécurité avant de délivrer certains permis.

«Nous avons affaire aujourd'hui à un cas de sécurité publique et d'ordre public», a fait valoir le maire Denis Coderre, qui dit avoir parlé avec le grand patron du SPVM sur le sujet. «Cet individu - pour moi - c'est un agent de radicalisation. On doit agir en conséquence.»

Questionné quant à savoir si le Centre Ashabeb pouvait déposer sa demande avant le changement de réglementation et ainsi profiter de droits acquis, le maire Coderre s'est fait ferme. «Il ne l'aura pas [son certificat d'occupation]. Est-ce clair? Il ne l'aura pas», a-t-il dit.

Denis Coderre s'est dit prêt à se battre devant les tribunaux pour défendre la légalité de la solution annoncée ce matin. «N'importe quand. On est prêts», a-t-il dit, sur le ton du défi. «Je me sens solide.»

Le projet allait de l'avant

Pendant la conférence de presse, Réal Ménard a indiqué avoir rencontré un représentant du futur Centre Ashabeb vendredi après-midi afin de discuter du projet. Celui-ci lui aurait confirmé que l'imam Chaoui aurait des liens étroits avec le centre.

Selon le conseiller municipal Richard Celzi, qui représente le secteur et était présent à la rencontre, leur interlocuteur pensait encore hier aller de l'avant avec son projet. «Pour lui c'était business as usual», a-t-il relaté.

L'imam Hamza Chaoui n'a pas répondu au message que La Presse lui a envoyé afin d'obtenir ses commentaires. Même chose pour le Centre Ashabeb.