La métropole doit réaliser d'urgence des travaux de 4 millions dans la rue Peel, au centre-ville, en raison d'un «risque majeur d'effondrement» d'une conduite d'égout vieille de 150 ans.

L'administration Coderre doit approuver ce matin un contrat pour reconstruire les conduites souterraines sous la rue Peel, entre les rues Sainte-Catherine et Sherbrooke. Ce chantier a été décidé après l'inspection, à l'aide d'une caméra, de la conduite datant de 1867, qui a révélé d'importantes faiblesses.

«La reconstruction de la conduite d'égout est absolument nécessaire, car selon les informations fournies par le Service de l'eau, la stabilité structurelle de la conduite est hautement compromise à tel point qu'il y a un risque majeur d'effondrement», peut-on lire dans le document soumis aux élus.

Il n'a pas été possible de savoir hier soir depuis quand ce «risque majeur d'effondrement» est connu.

«Des vieux égouts qui s'effondrent, ça arrive, mais ça ne provoque pas nécessairement un affaissement à la surface, dit Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville. On prend ça au sérieux et s'il y avait un affaissement, on est habilités à intervenir.»

Des travaux de 4 millions

L'appel d'offres pour réaliser ces travaux a été mené à l'automne. Pas moins de 32 entreprises ont pris part à l'exercice, mais seulement 9 ont fini par déposer une offre. C'est Paysagistes Damiano qui a décroché le contrat, avec une offre de 4 millions (en incluant les imprévus), soit 10% en deçà de l'estimation de la Ville.

Devant l'urgence de la situation, les fonctionnaires espèrent que le contrat pourra être accordé d'ici le 19 février, date à laquelle l'entrepreneur pourrait techniquement retirer son offre, ce qui ferait du coup avorter le projet. Pour y parvenir, les élus du conseil d'agglomération devront autoriser le projet à leur prochaine rencontre, le 29 janvier, sans quoi l'approbation serait reportée à la fin du mois de février.

La conduite principale d'égout qui passe sous la rue Peel date de 1867, tandis qu'une conduite secondaire a été installée en 1888. Son état de vétusté était tel qu'il a été impossible de la réhabiliter, solution que la Ville privilégie souvent.

D'autres effondrements sont survenus dans ce secteur au cours des dernières années. Une rétrocaveuse est tombée dans un immense trou dans la rue Sainte-Catherine, angle Guy, en août 2013. Quelques semaines plus tôt, Montréal avait évité de peu un effondrement de la chaussée: l'apparition d'une dépression à l'angle de la rue Sainte-Catherine et de l'avenue McGill College avait alerté la Ville par rapport à une faiblesse. Après analyse, on avait découvert que la chaussée tenait seulement grâce à la présence des anciens rails du tramway, abandonné en 1959.