Inquiets par les récents attentats à Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa, des agents de sécurité assurant la protection de l'hôtel de ville de Montréal réclament des gilets pare-balles. En échange, ils seraient prêts à abandonner le pantalon de camouflage qu'ils arborent par moyen de pression.

Lors de sa «rubrique» hebdomadaire lors du comité exécutif ce matin, le maire Denis Coderre a tenu à démentir la nouvelle selon laquelle la Ville de Montréal allait acheter de telles vestes protectrices pour tous ses agents. »  Il a confirmé qu'une demande en ce sens du syndicat était à l'étude, mais précisé qu'aucun achat n'avait encore été autorisé selon lui.

«Je vois à gauche et à droite que nos agents de sécurité sont supposés avoir des gilets pare-balles : c'est totalement faux. C'est le syndicat qui a demandé ça et il y a une évaluation. On est loin de la coupe [aux lèvres], on n'est pas encore rendu là», a-t-il indiqué dans ce qu'il a qualifié de «mise au point».

Le Syndicat des cols bleus regroupés confirme que des agents de sécurité lui ont demandé d'ajouter les gilets pare-balles à leur arsenal d'équipements de protection. Leur chef syndical, Michel Parent, précise que leur demande ne vise pas les 170 agents de sécurité à l'emploi de Montréal, mais seulement ceux appelés à protéger les «bâtiments importants». Il s'agit notamment de l'hôtel de ville, la Cour municipale et les usines d'eau. «La loi sur la santé et la sécurité du travail le prévoit : c'est un équipement de protection», a indiqué le président du Syndicat des cols bleus regroupés.

Et même dans ces édifices, seuls les agents en faisant la demande en seraient équipés. En échange, le Syndicat accepterait que ceux-ci cessent de porter le pantalon de camouflage qu'arborent certains agents pour protester contre le projet de loi sur les régimes de retraite des employés municipaux, a indiqué Michel Parent.

Le chef syndical ne cache pas que lui-même refuserait de porter une telle veste, par crainte de devenir une cible. «La personne qui le veut, bon lui semble. Mais, moi personnellement, je n'en voudrais pas», a-t-il confié à La Presse.

Michel Parent confirme que cette demande survient alors que la sécurité à l'hôtel de ville a été considérablement resserrée à la suite des attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa, où deux soldats ont été tués. Lors du conseil municipal de lundi soir, seule la trentaine de citoyens sélectionnés pour poser une question aux élus a eu droit de pénétrer à l'intérieur de l'hôtel de ville. Environ 70 personnes qui souhaitaient assister aux débats entre leurs élus n'ont pu être admises, selon le groupe Montréal pour tous, qui suit de près les finances de la Ville.

Déjà, la sécurité avait été revue depuis la manifestation du 18 août où plus d'une centaine de manifestants en colère contre le projet de loi sur les régimes de retraites des employés municipaux avait dégénéré. Des agents avaient été blessés dans l'échauffourée. Depuis, 57 employés municipaux, principalement des pompiers, ont été accusés au criminel pour leur participation.