Après deux jours d'audiences publiques, la Commission des relations du travail (CRT) a ordonné dimanche aux pompiers de Montréal de rétablir immédiatement un délai de réponse «normal et habituel» aux appels d'urgence.

Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a calculé que le délai de réponse moyen de ses employés a augmenté d'environ 30 secondes depuis le mois de juin. Selon les cadres qui ont témoigné devant la CRT, ce changement serait une façon pour les pompiers de manifester contre le projet de loi 3 sur la réforme des régimes de retraite.

Après deux longues journées de délibération et de témoignages devant la commissaire France Giroux, cette dernière a entièrement rejeté les explications avancées samedi par l'Association des pompiers de Montréal, qui affirmait que ces nouveaux délais de réponse s'expliquaient en partie par un changement de culture des combattants du feu, qui respectent davantage les règles en santé et sécurité au travail. «L'Association [doit] faire connaître immédiatement et publiquement son intention de se conformer aux ordonnances de la Commission et de faire connaître immédiatement à tous ses membres la teneur de celles-ci», a sommé la commissaire Giroux dans son jugement dimanche.

En appel?

L'Association des pompiers étudie pour l'instant la possibilité d'en appeler du jugement de la CRT. Entre-temps, elle a publié un communiqué demandant à ses membres de respecter l'ordonnance rendue.

«Rendue à l'issue de près de deux jours de conciliation, cette ordonnance n'a malheureusement pas retenu la preuve présentée par l'Association des pompiers de Montréal», a écrit le président de l'Association, Ronald Martin.

En audience publique, samedi, le vice-président de l'Association des pompiers, Chris Ross, a expliqué que le délai de réponse augmente lorsqu'on suit les règles du SIM et celles établies par le Code de la sécurité routière, comme faire un arrêt complet au feu rouge ou ne pas courir dans les casernes.

«Il est clair qu'il y a un changement de culture qui est en train de s'opérer. Au printemps dernier, dans d'autres services d'urgence, des employés ont été suspendus ou même congédiés pour ne pas avoir respecté les règlements et le Code de la sécurité routière. Va-t-il falloir que les pompiers ne respectent pas les règles pour [améliorer le délai de réponse]?», avait pour sa part demandé ouvertement le président Martin lors d'une mêlée de presse.