L'opération salubrité a permis à l'arrondissement Cotes-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grace d'inspecter 644 logements en un an. De ce nombre, seulement 105 avis d'infractions ont été émis et 31 poursuites ont été entamées en Cour municipale. Si les élus jugent ce bilan «encourageant», un groupe communautaire les accuse toutefois de jeter de la poudre aux yeux.

Ces 644 inspections préventives s'ajoutent aux quelque 2000 interventions régulières des inspecteurs à la suite de plaintes. L'arrondissement a concentré ses efforts dans un secteur particulièrement problématique situé entre le chemin Côte-des-Neiges et l'Avenue Wilderton.

Selon le maire d'arrondissement Russell Copeman, environ 84% des problèmes constatés sont réglés dans un «délai raisonnable», ce qui varie selon de la nature du problème. «Cette notion est élastique, je l'avoue», a reconnu M. Copeman qui était accompagné de Lionel Pérez, conseiller du district de Darlington visé par les inspections. La plupart des infractions concernaient le manque d'entretien, mais aussi quelques cas de moisissures, de présence de rongeurs, de blattes et de punaises.

En tout, trois logements ont été évacués en raison des moisissures dans la dernière année dans l'arrondissement. De plus, des procédures de saisie pour la saisie d'un immeuble sur la rue avenue Ridgewood sont en cours en raison de nombreuses infractions et amende impayée.

M. Copeman a souligné que l'arrondissement fait maintenant payer aux propriétaires récalcitrants les frais de l'inspection de suivie, lorsque les travaux tardent à être réalisés, soit 125$.

Claude Dagneau, coordonnateur de l'organisation d'éducation et d'information logement de Côte-des-Neiges, croit que ce bilan ne reflète pas la réalité.

«C'est difficile de s'y retrouver, les chiffres sont flous... venez visiter les logements et vous allez voir que les problèmes persistent même après les avis», a-t-il affirmé avant d'ajouter que la présentation du bilan n'est qu'une occasion pour les élus de se 'péter les bretelles'.

Il a d'ailleurs profité de la conférence de presse pour remettre un épais dossier sur un immeuble à problème du quartier. Le maire a promis d'y jeter un oeil, mais a fait appel à la patience du coordonnateur.

M. Dagneau croit que les élus n'exercent pas suffisamment de pression sur les propriétaires afin que ces derniers entretiennent leurs logements et qu'il ne s'agit pas d'une simple minorité de propriétaires récalcitrants, contrairement à ce qu'a affirmé M. Copeman.

Le cas de Côte-des-Neiges est particulier en ce qui concerne les immeubles insalubres. «Il y a une qualité de vie ici et la demande de logement est très forte et les propriétaires le savent tandis que la clientèle est à faible revenu», explique M. Dagneau. Il est donc facile pour les propriétaires de louer un logement, et ce, sans trop investir dans l'entretien.