La réfection de la rue Sainte-Catherine, au centre-ville, s'annonce longue et coûteuse.

Un premier tronçon de 670 m, sur les 2,2 km à refaire, sera en chantier de 2016 à 2018 et coûtera à lui seul de 80 à 95 millions.

Le maire Denis Coderre a lancé hier le processus de consultation sur l'avenir de la principale artère commerciale de la métropole, avec ses 1200 commerces et 8 millions de touristes par an. Citoyens et commerçants sont ainsi invités à rêver à la rue Sainte-Catherine de demain, qui deviendra l'un des legs du 375e de Montréal, même si le projet sera loin d'être terminé en 2017.

Le rêve ne devra toutefois pas inclure un tramway, parce que Denis Coderre, qui tranchera au terme de cette consultation, s'y dit déjà opposé. «Non, il n'y aura pas de tramway. J'ai déjà dit que j'étais séduit par la piétonnisation, qu'on doit se donner une bonne politique de stationnement, mais si on ajoutait ça, ça ne serait pas réaliste.»

Pour le reste, tout est ouvert, assure la Ville de Montréal. Seul parti pris : la métropole veut améliorer la sécurité des piétons. «Il ne faut pas penser pour les cinq prochaines années, il faut penser pour les 40 prochaines années», a indiqué le maire. Le résultat de la consultation sera annoncé en décembre prochain.

Deux phases

Le chantier s'annonce complexe. Les infrastructures centenaires sous la rue Sainte- Catherine doivent être remplacées. L'un des égouts à changer est à 7 m de profondeur. Pour en faciliter le déroulement, le projet a été séparé en deux phases: une première de 670 m entre De Bleury et Mansfield, et la deuxième de 1500 m entre Mansfield et Atwater. Pour le moment, seul le calendrier de la première phase est connu: les travaux doivent débuter au printemps 2016 et se terminer vers 2018. Question de rassurer les commerçants, Denis Coderre a précisé que les travaux prendront une pause en 2017 pour le 375e de Montréal.

Rassurer les commerçants

La consultation se veut d'ailleurs un exercice pour rassurer les commerçants qui appréhendent une répétition du cauchemar vécu sur le boulevard Saint-Laurent, un chantier qui s'était éternisé, a reconnu Denis Coderre. « Ils sont inquiets par ce qu'ils ont vécu dans le passé. C'est sûr qu'il va y avoir des sacrifices, qu'il va y avoir de la poussière.»

Fait à souligner, même si la Ville parle d'une consultation, elle n'a pas mandaté l'Office de consultation publique organisme indépendant généralement responsable de ce type d'exercice pour encadrer les démarches. Le maire a expliqué ce choix par la vacance à la présidence. Pourtant, le choix de recourir à une firme privée pour mener cet exercice a été fait en janvier, alors que Louise Roy a annoncé seulement à la mi-avril qu'elle quittait la présidence de l'organisme le 18 juin.

Les différentes étapes de la consultation

• À partir du 10 juin : consultation en ligne sur le site saintecath.ca

• 19 juin : des professionnels de la Ville seront présents à l'angle des rues McGill College et Sainte-Catherine pour rencontrer les usagers

• 12 et 13 juillet : entretien avec des usagers au cours de la braderie

• Octobre 2014 : forum sur l'avenir de la rue

• Décembre 2014 : présentation publique du scénario retenu