Les pics anti-itinérants installés devant certains commerces du centre-ville de Montréal devront être retirés. Au-delà de les juger «inhumains» envers les sans-abris, la métropole y voit un danger public.

Un article du Devoir a mis le feu aux poudres ce matin en révélant l'existence de mobilier urbain servant à repousser les sans-abris, à l'instar de ceux servant à empêcher les pigeons de se poser. Des pics anti-itinérants avaient été installés près du Archambault de la rue Sainte-Catherine par l'un des propriétaires du bâtiment, une compagnie à numéro.

La nouvelle a ulcéré le maire Coderre qui s'est déchaîné sur les réseaux sociaux. «Les pics anti-itinérants sont inacceptables», a-t-il écrit sur Twitter, les rebaptisant «pics de la honte».

L'arrondissement Ville-Marie a aussitôt envoyé un avis de non-conformité au propriétaire du bâtiment pour qu'il les retire. Celui-ci s'est rapidement exécuté puisque peu avant midi, deux employés se sont affairés à retirer les pics en question.

Pas un cas unique

Voilà, il ne s'agit pas d'un cas unique. Une rapide tournée de La Presse a permis de constater qu'un autre bâtiment du village gai sur Sainte-Catherine en est muni, devant le restaurant McDonald.

Les propriétaires n'ont pas à faire de demande à la Ville ou l'arrondissement Ville-Marie pour installer les pics anti-itinérants si ceux-ci sont situés sur leur propriété et non directement sur le trottoir.

Le maire Coderre a dit être au courant de la situation et s'affairer à les faire retirer. «Des inspecteurs vont ratisser l'arrondissement pour s'assurer qu'il n'y en a pas d'autres», indique-t-on à son cabinet. Des avis de non-conformité en vertu des règles de la construction seront émis aux propriétaires. «La Ville considère ces installations dangereuses pour les personnes qui circulent sur les trottoirs.»