Un mois après le coup de balai qui a mené à la suspension de trois de ses cadres, soupçonnés d'irrégularités dans l'octroi de permis, l'arrondissement de Verdun a décidé de leur sort : deux devront se trouver un emploi ailleurs.

Le directeur de l'arrondissement, Pierre Boutin, devra quitter son poste même si «ses actions n'ont pas donné lieu à des manquements majeurs», indique l'arrondissement par communiqué. «Toutefois, j'estime que le lien de confiance entre un maire et son directeur d'arrondissement est primordial pour travailler à toute réforme administrative sérieuse», précise le maire, Jean-François Parenteau. Le cadre a été mis en disponibilité et pourra travailler ailleurs, comme directeur d'arrondissement, à la Ville de Montréal.

Quant au deuxième fonctionnaire suspendu, Benoit Malette, il a été rétrogradé de son poste de chef de division urbanisme. Il a également été mis en disponibilité et devra trouver un emploi à la Ville de Montréal, ailleurs qu'à l'arrondissement de Verdun. Le maire invoque des «circonstances atténuantes» tout en précisant que «l'enquête a confirmé son rôle au moment des irrégularités et relevé certains manquements de sa part».

Les deux continueront de recevoir leur salaire de l'arrondissement tant qu'ils n'auront pas été embauchés ailleurs.

Le troisième fonctionnaire, le directeur à la Direction du développement du territoire Jean Cardin, est quant à lui lavé de tout blâme «puisque l'enquête n'a identifié aucun manquement de sa part».

On ignore le rôle qui aurait été joué par les deux cadres qui ont écopé de sanctions. Ils étaient visés par un rapport du contrôleur général de la Ville qui signalait que des promoteurs auraient reçu à bas prix leurs permis de construction, faisant perdre des sommes importantes à l'arrondissement. Des immeubles auraient par ailleurs été construits sans permis sans que des fonctionnaires interviennent. L'ex-maire de Verdun, Claude Trudel, affirme que c'est lui qui a demandé une enquête du contrôleur général sur ces irrégularités à l'été 2012. Le rapport a été transféré à l'Unité permanente anticorruption (UPAC).