Le candidat Denis Coderre avait promis en campagne électorale qu'il reverrait les investissements de la Ville de Montréal. Le président de son comité exécutif, Pierre Desrochers, a saisi la balle au bond et a présenté ce matin les six projets auxquels tient la nouvelle administration.

En mettant sur la glace certains projets qui accusent du retard, mais surtout en profitant des nouvelles règles de remboursement de la taxe de vente du Québec (TVQ), la Ville a ainsi pu dégager 162 millions. On prévoit investir huit millions dans des études pour le prolongement du boulevard Cavendish et le recouvrement d'une partie de l'autoroute Ville-Marie et lancer la première phase du réaménagement de la rue Sainte-Catherine Ouest au coût de 15 millions. Deux cours de voirie, dans les arrondissements de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et Ahuntsic-Cartierville, seront rénovées ou construites pour 41 millions. Enfin, l'acquisition de nouveaux équipements respiratoires pour le Service de sécurité incendie coûtera une dizaine de millions.

Ces changements n'entraînent pas l'augmentation de l'enveloppe budgétaire de 3,8 milliards pour les trois prochaines années, déjà annoncée en août dernier, a précisé en point de presse Pierre Desrochers. «Aucun projet n'a été annulé. Certains, qui ne progressaient pas assez rapidement, ont été ajustés. Les ressources ont été réallouées.» 

Changements «à la marge»

Parmi ces projets en retard, il a notamment cité les réaménagements de l'autoroute Bonaventure et du secteur Namur-Jean Talon Ouest. Mais ce sont surtout les nouvelles règles concernant la ristourne de la TVQ, appliquées depuis le 1er janvier, qui ont permis à la Ville de disposer de 89 millions supplémentaires. Essentiellement, en profitant d'une ristourne de 62,8% de la taxe, les coûts des contrats octroyés par la Ville ont diminué.

L'administration Coderre tenait, en quatre mois, à signaler les projets qui lui tenaient à coeur, a expliqué le président du comité exécutif. «Il faut que les bottines suivent les babines. La relance se prépare dès maintenant et il faut la faciliter, en accélérant nos investissements dans les infrastructures. Et investir, ce n'est pas seulement "patcher" des trous.»

Il reconnaît que les changements apportés, qui touchent à peine 5% du programme triennal d'immobilisation, sont «à la marge». «Pour l'année 2014, on ne pouvait pas changer toute la programmation. On aura l'occasion à la revue du programme triennal d'immobilisations (PTI) en 2015 d'avoir une nouvelle évaluation».

Le grand défi de la Ville est maintenant d'arriver à réaliser une portion plus significative de ses projets. On veut passer d'un taux de 50% à près de 80%, précise M. Desrochers, en misant notamment sur le fait que le processus d'accréditation de l'Autorité des marchés financiers a atteint sa vitesse de croisière. «Ça ne sert à rien de travailler et de faire de beaux projets si nos équipes ne peuvent les concrétiser. L'idée est de ne pas laisser de l'argent qui dort et qui aurait été sous-utilisé.»

Quelques chiffres

Les nouveaux investissements (2014-2016)

Lien Cavendish/Cavendish : 4 millions

Ste-Catherine (jusqu'à Mansfield) : 15 millions

Recouvrement de l'autoroute Ville-Marie : 4 millions

Équipements respiratoires pour pompiers : 10 millions

Reconstruction de la cour de voirie Mercier-Hochelaga-Maisonneuve : 16 millions

Reconstruction de la cour de voirie d'Ahuntsic-Cartierville : 25 millions 

Les investissements «rajustés»

Havre de Montréal - Réaménagement de l'autoroute Bonaventure : -18 millions

Programme d'amélioration de l'appareil municipal : -30 millions

Programme de protection, d'acquisition, d'aménagement et de maintien de milieux naturels : -17 millions

Namur/Jean-Talon Ouest - requalification urbaine : -7 millions