Avec plus des investissements étrangers totalisant 1,3 milliard, 39 projets qui ont permis la création ou le maintien de 2700 emplois, Montréal International a connu une année 2013 «exceptionnelle», se félicite sa nouvelle présidente-directrice générale, Dominique Anglade.

La part du lion de ces investissements, soit 83%, provient de l'Europe. On y retrouve par exemple les annonces en septembre dernier des deux multinationales françaises Ubisoft et Danone, qui totalisaient 413 millions. En point de presse cet après-midi, Mme Anglade a attribué cet intérêt des Européens à «une certaine morosité» économique sur leur continent. «Ils en profitent pour venir ici.»

Les résultats de l'an dernier représentent une hausse de plus de 85% des investissements par rapport à 2012. «C'est une année d'exception : il y avait beaucoup de projets, les clients étaient pressés, explique la PDG, nommée le 13 septembre dernier à la tête de MI. On veut que ça devienne la norme.»

L'organisme entend prêter une attention particulière l'an prochain aux États-Unis et à l'Asie, qui n'ont représenté que 15% et 2% des investissements en 2013.

Métropole «au carrefour»

Montréal International, fondé en 1996, se veut le bras de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de ses 82 municipalités pour attirer des investissements étrangers et des organisations internationales. La position de la métropole québécoise est plutôt enviable à ce dernier chapitre, avec 63 organisations internationales contre 34 à Toronto et 14 à Vancouver.

En avril 2013, le magazine américain fDi a d'ailleurs accordé à Montréal la première place pour sa «stratégie d'attraction des investissements directs étrangers», devant 126 autres villes des Amériques.

Ces faits démentent la perception que Montréal stagne en ce qui concerne les investissements étrangers, estime le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée.

«Nous sommes au carrefour des marchés européens et nord-américains, a-t-il déclaré. Le Québec est un lieu idéal pour rayonner à la fois aux États-Unis et en Europe.»

L'importance d'un organisme comme Montréal International, qui se donne comme but de repérer, attirer et faciliter la tâche aux entreprises d'ailleurs, est évidente, estime-t-il. «C'est une course internationale pour les investissements étrangers, où les investisseurs ont la part belle. Chaque fois qu'on gagne, c'est parce qu'on a les bons arguments.»

Le maire de Montréal et président de la CMM, Denis Coderre, en a profité pour appeler à un «front commun face aux autres métropoles du monde». Les deux élus ont réitéré leur engagement financier : sur trois ans, Montréal versera 10 millions et Québec, six.

Questionné sur l'assurance que ces fonds seront dépensés de façon adéquate, après les révélations concernant le train de vie princier du PDG de Tourisme Montréal en novembre dernier, le maire Coderre a eu cette réponse lapidaire : «On a un inspecteur général.»