Les élus montréalais ont entériné à l'unanimité la nomination de Me Denis Gallant au poste d'inspecteur général de Montréal. Celui-ci entrera en fonction dès demain et dit vouloir «commencer à faire des enquêtes le plus tôt possible».

Dès l'ouverture du conseil municipal, les élus ont été appelés à se prononcer sur le choix de maire Denis Coderre pour le tout premier inspecteur général. La candidature de Me Denis Gallant, jusqu'alors procureur à la commission Charbonneau, a fait l'unanimité. Rappelons que l'appui des deux tiers des élus est nécessaire pour nommer une personne au poste d'inspecteur général -ou le destituer.

Présent à l'hôtel de ville où il a brièvement assisté aux débats des élus réunis en conseil municipal, le principal intéressé s'est réjoui du résultat du vote. «Ça donne le goût de commencer tout de suite, même si le projet de loi n'est pas adopté. Déjà demain matin je vais rencontrer les autres services comme le contrôleur général et le vérificateur général pour commencer à travailler et à monter mon équipe», a commenté Me Gallant en point de presse.

Le nouvel inspecteur général estime avoir les coudées franches même s'il devra travailler quelques mois sans les pouvoirs prévus par le projet de loi présenté à Québec. «Je peux commencer à enquêter demain matin. Les gens peuvent m'appeler», a dit Me Gallant.

Me Gallant dit vouloir profiter du temps d'ici l'adoption du projet de loi à Québec pour mettre sur pied son équipe. Avocats, ingénieurs, comptables : il souhaite faire appel à des gens de plusieurs horizons professionnels, à l'instar de l'équipe multidisciplinaire, comme celle en place à la commission Charbonneau.

L'avocat dit vouloir éviter de dédoubler le travail déjà effectué. «Je ne veux pas qu'il y ait une multiplication de structures qui se pilent sur les pieds, il y a des coûts associés à ça», a-t-il dit. Pour y arriver, il rencontrera le contrôleur général, le vérificateur général, l'escouade municipale contre la corruption, ainsi que le commissaire à la lutte à la corruption, Robert Lafrenière.

Fait à souligner, Me Gallant ne souhaite pas travailler de l'hôtel de ville, afin de conserver une saine distance avec le politique. «L'apparence est plus importante que les faits», a-t-il souligné.

Rappelons que Me Gallant touchera un salaire de 260 000$ par année en plus de bénéficier d'une allocation de dépenses de 6000$. Le mandat de l'inspecteur général est de 5 ans, non  renouvelable. Son bureau sera quant à lui doté d'un budget annuel de 5 millions.

Montréal créera aussi une commission sur l'inspecteur général, où Me Gallant devra rendre des comptes aux élus.