Alors que les athlètes quittaient Sotchi, hier, jour de clôture des Jeux olympiques, le directeur général du Conseil québécois LGBT s'est dit inquiet pour les gais et lesbiennes au pays de Poutine. «Après les Jeux, est-ce qu'on va encore s'intéresser à la situation des LGBT en Russie?», s'interroge Steve Foster.

Comme Anastasia Smirnova, présidente de la Coalition LGBT de Russie, qui a avoué être déçue du fait que les Jeux aient échoué à attirer l'attention sur la situation des gais et lesbiennes en Russie, M. Foster déplore qu'aucun geste n'ait été fait pendant les Jeux en guise de soutien à la cause homosexuelle.

«On n'a pas à demander aux athlètes de poser des gestes politiques. Ils sont là pour la compétition. Mais le CIO doit faire un examen de conscience et revoir la façon dont il attribue les Jeux», notamment en choisissant des pays où les droits de la personne sont respectés, explique-t-il. «Si on regarde la Chine, par exemple, les JO n'ont rien changé à la situation des droits humains dans le pays.»

Selon M. Foster, les nations se servent des Jeux olympiques pour projeter leur image, leur philosophie et leur idéologie, d'où l'importance de choisir de façon stratégique les pays hôtes.

«Même le président du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, a un job politique, et son attitude était un écart de conduite», a-t-il ajouté, faisant référence à l'accolade que celui-ci a donnée au président russe Vladimir Poutine, et qu'il a dénoncée la semaine dernière dans une lettre ouverte.

Dénoncer la discrimination

Plusieurs membres de la classe politique étaient par ailleurs présents hier à la Maison de la Fierté, pour apporter leur soutien à la cause LGBT à l'occasion de la cérémonie de clôture.

Le lieu temporaire a été mis sur pied pour dénoncer les lois et les pratiques discriminatoires en Russie à l'égard des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans, durant les Jeux olympiques.

«Les citoyens du monde entier, quelles que soient leur race, leur religion, leur orientation sexuelle, devraient pouvoir aller au bout de leurs rêves. Ce qu'il faut se rappeler, c'est que la diversité n'est pas un problème, c'est un atout extraordinaire qui nous enrichit tous», a souligné le chef du Parti libéral, Philippe Couillard.

Le maire Denis Coderre a remis un drapeau arc-en-ciel au vice-président de l'organisme Équipe Montréal, Guy Marin, réitérant par un geste symbolique le soutien de tous les Montréalais à la cause. L'organisme fait la promotion du sport et d'activités socioculturelles au sein de la communauté gaie et lesbienne de Montréal.

«Comme en mettant le drapeau sur l'hôtel de ville, on voulait envoyer un message aux Russes pour qu'ils sachent qu'on est solidaires et qu'on est contre la loi homophobe en Russie.»