La Ville de Montréal acquiert les actifs montréalais de BIXI pour 11,9 millions $, ce qui permettra d'assurer le maintien du service cet été. La gestion du système de vélo en libre-service sera confiée à un organisme à but non lucratif qui devra être créé.

L'administration Coderre a annoncé l'acquisition des actifs locaux de la Société de vélo en libre-service (SVLS), qui gérait BIXI jusqu'à ce qu'elle se place sous la protection de la loi sur les faillites, en janvier.

La valeur des actifs, dont les vélos et les stations d'ancrage, a été évaluée à 11,9 millions. Ce montant sera déduit de la dette de 31 millions que la SVLS avait contractée auprès de la métropole. Avant de prendre effet, cette transaction devra toutefois être entérinée par un tribunal.

Alors que plusieurs s'attendaient à voir la Société de transport de Montréal prendre en charge les activités de BIXI, la métropole a plutôt décidé de créer un nouvel organisme à but non lucratif. «Nous souhaitons que cet organisme soit doté d'une direction solide et expérimentée, apte à reprendre les choses en main efficacement. L'administration municipale collaborera avec cet OBNL afin d'élaborer son premier budget d'exploitation», a indiqué le président du comité exécutif, Pierre Desrochers.

Rappelons que le syndic de faillite a pour sa part entrepris la vente des actifs internationaux de la SVLS, processus qui devrait aboutir en avril.

Cette nouvelle réjouit la PDG de Vélo-Québec, Suzanne Lareau. «C'est une bonne nouvelle parce que ce qui nous préoccupe, ce sont les activités montréalaises. Maintenant, il faut voir le mandat de l'OBNL. Est-ce de seulement faire fonctionner BIXI pour 2014 ou de trouver des solutions à long terme ?»

La faillite de la SVLS vient souligner le principal problème minant BIXI : le financement de ses activités. «Ce qu'il faut résoudre, c'est le modèle de financement. Ce système ne peut pas vivre avec seulement le membership et la publicité. Il faut une injection de fonds publics», dit Mme Lareau.

Malgré la faillite de la SVLS, qui était elle-même un OBNL, Mme Lareau ne voit pas de problème à ce que Montréal confie à un autre OBNL la gestion de BIXI. Celle-ci estime que le système aurait «été trop cher à opérer par la Ville. Et puis, à la Ville de Montréal, des mécaniciens de vélo, il n'y en a pas. Je ne comprends pas pourquoi c'était si difficile d'avoir l'heure juste sur le bilan financier, mais cet OBNL devra être plus transparent.»

Délai accordé

En début d'après-midi, la cour a par ailleurs accordé un délai supplémentaire de 45 jours à la SVLS, a appris La Presse. Le gestionnaire de BIXI aura jusqu'au 7 avril pour soumettre une proposition à ses 139 créanciers.

Deux anciens partenaires de l'organisme, Alta Bicycle Share et 8D, s'opposaient à cette extension. Selon The Gazette, on a appris lors des audiences de mardi que c'est Alta Bicycle Share qui aurait été le fameux acheteur pressenti début janvier, mais qui a annulé son offre après avoir consulté les livres comptables de la SVLS. Ceux-ci sont plombés d'une dette évaluée à 46 millions.

Alta Bicycle Share, qui gère le Citi Bike à New York, n'aurait également pu prouver qu'elle pouvait disposer d'un financement suffisant pour acheter SVLS et éponger ses dettes.

Le syndic qui gère la faillite de BIXI, Raymond Massi, a également indiqué selon The Gazette qu'une vingtaine d'acheteurs auraient manifesté leur intérêt.