Liliyan avait un an et demi lorsqu'elle a quitté la Chine dans les bras de ses nouveaux parents. Samedi, pour la première fois en près de six ans, elle a renoué avec ses racines.

La fillette de 8 ans appartient à l'une des quelque 40 familles adoptives invitées par le consulat général de Chine à Montréal pour permettre aux enfants adoptés par des Québécois de goûter un peu à la culture de leur pays natal dans le cadre du Nouvel An chinois.

«On encourage ces enfants à s'intégrer à la société canadienne, mais on ne peut pas couper tous les liens avec leur pays natal. Plusieurs d'entre eux veulent connaître leur culture», a expliqué la consule générale Zhao Jiangping.

Chaque année, plus de 50 enfants chinois sont adoptés par des Québécois. C'est le quart des adoptions internationales dans la province.

«Ils n'ont pas toujours la chance de se faire une idée de ce à quoi ressemble le pays où ils sont nés. C'est pour ça qu'on organise ces événements», a dit le directeur général du Centre communautaire et culturel chinois de Montréal, Lei Cheng, qui accueillait les familles.

Première incursion

Isabelle Lapierre y avait amené ses deux filles, Liliyan et sa petite soeur Josiyan, adoptées respectivement en 2007 et en 2009. «Mon mari ne peut pas avoir d'enfants alors on a choisi l'adoption», explique la femme de 39 ans. Pour les fillettes, c'était une première incursion dans la tradition chinoise.

«On les emmène manger au quartier chinois, on fait des courses là, mais c'est pas mal tout», a expliqué la maman, alors que ses filles s'essayaient à la traditionnelle calligraphie chinoise. «Je ne suis vraiment pas habituée», a confié l'aînée.

À la table d'à côté, Jinya, 8 ans, fabriquait une lanterne sous le regard amusé de ses parents.

Depuis qu'ils sont allés la chercher, en 2006, ils tentent de lui en apprendre le plus possible sur la Chine. Elle est inscrite dans une école très multiethnique, et elle compte plusieurs amies d'origine asiatique. L'enfant a aussi une tutrice qui lui enseigne un peu de mandarin. «Ce n'est pas très structuré, mais si un jour elle a envie de le parler, elle aura des bases», dit sa mère, Monica Mulrennan.

Reprendre contact avec sa culture

Un désir que la consule Zhao Jiangping voit chez plusieurs jeunes Chinoises adoptées. «Je les rencontre à 19 ou 20 ans. Elles ne parlent pas la langue, mais elles veulent connaître la culture», dit-elle.

Dans cette optique, les familles invitées samedi ont eu droit au spectacle d'une troupe spécialement venue de Chine pour l'occasion et à un repas, ainsi qu'à des cadeaux traditionnels censés apporter la chance.