Le maire de Laval, Marc Demers, ne veut pas du droit de veto réclamé par son homologue de Québec, Régis Labeaume, dans l'épineux dossier des régimes de retraite des employés municipaux. M. Demers voit d'un bon oeil que la Commission des relations du travail, plutôt que les élus, puisse trancher en cas d'échec des négociations.

«Le droit de veto serait malsain. Ça ne peut aboutir qu'à un conflit», a déclaré hier à La Presse M. Demers.

Ce dernier apporte ainsi un autre point de vue alors que s'amorce ce matin, à Québec, la première rencontre entre la ministre du Travail, Agnès Maltais, quelques maires et des chefs syndicaux sur le plan d'action du gouvernement. Devant un important problème de déficits actuariels des caisses de retraite, la ministre Maltais a proposé des travaux permettant de restructurer les régimes de retraite sur une période de deux ans.

Ainsi, après une période de négociations qui seraient infructueuses, les parties seraient soumises à un mécanisme de conciliation qui pourrait être suivi, s'il n'y a pas de résultat, à l'autorité de la Commission des relations du travail (CRT). Pour Régis Labeaume, il est inacceptable que le conseil municipal n'ait pas le pouvoir de trancher la question en bout de piste. Il refuse que cette responsabilité échoie à des non-élus.

«La proposition du gouvernement nous apparaît raisonnable et constructive. Il est important pour la Ville de Laval de l'affirmer [étant donné] que d'autres voix se sont fait entendre», a indiqué le maire Demers, laissant clairement entendre que le credo du maire Labeaume n'atteint pas ses convictions, lui qui a longtemps été représentant syndical au sein de la Fraternité des policiers de Laval.

Des préoccupations quant au déficit

Il se dit toutefois préoccupé comme tout le monde municipal par la nécessité de renflouer les caisses de retraite et d'agir devant l'urgence de la situation. À Laval, le déficit actuariel des régimes de retraite atteignait 374,3 millions de dollars en 2012. Des négociations sont en cours avec plusieurs groupes d'employés (policiers, professionnels et cols blancs, par exemple). Pour les cols bleus, les pompiers et les cadres de direction, une entente est déjà intervenue.

«La pérennité des fonds de pension est en jeu. Tout le monde en est conscient», a indiqué M. Demers avant d'ajouter: «Je veux rassurer l'ensemble des employés et des citoyens de Laval [...] nous choisissons la voie de la négociation.»

Le maire de Laval ne participe pas au forum de discussion avec la ministre Maltais. Il a toutefois eu des contacts avec son cabinet et a fait valoir sa position auprès de l'Union des municipalités du Québec (UMQ).