Le maire de Montréal, Denis Coderre, veut augmenter «de façon substantielle» la part du budget octroyée à l'aide aux itinérants, a-t-il annoncé mardi après-midi après une rencontre avec le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).

«Nous demandons au gouvernement du Québec d'établir une politique sur l'itinérance du même type qu'il y a eu par le passé une politique sur la violence conjugale. [Avec cela], des plans d'action seront établis», a affirmé le maire Coderre, qui prévoit discuter prochainement de la question avec la ministre déléguée aux Services sociaux du Québec, Véronique Hivon. 

La Ville consacre environ 1,6 million de dollars dans la lutte à l'itinérance, et ce budget est appelé à augmenter. Le maire de Montréal prévoit notamment créer une nouvelle entité, «un guichet unique», afin que l'ensemble des acteurs qui travaillent pour aider les itinérants soient assis à la même table. 

«Mon but n'est pas d'alourdir une machine, mais de jouer pleinement mon rôle de facilitateur, afin d'assurer des résultats. (...) Nous irons parler avec le gouvernement du Québec, mais aussi avec Ottawa, pour voir comment on peut agir en matière de prévention, de soutien communautaire et de logement», a indiqué M. Coderre.

À la sortie de la rencontre tenue avec le RAPSIM, le coordonnateur de l'organisme, Pierre Gaudreau, était enthousiaste face à l'initiative du maire. Il a soutenu que ce dernier lui avait promis de discuter de l'enjeu lors d'une rencontre qu'il aura prochainement avec le premier ministre du Canada, Stephen Harper. 

«Nous menons une bataille avec Ottawa afin de nous assurer que l'intervention fédérale ne soit pas uniquement axée sur un seul modèle, «housing first» (i.e. logements d'abord), pour les gens qui ont des problèmes de santé mentale. C'est une solution, mais ce n'est pas la seule», a expliqué M. Gaudreau. 

«Certains programmes de soutien aux organismes sont également menacés. Ce sont 90 personnes qui travaillent en ce moment dans une cinquantaine d'organismes à Montréal dont le travail est menacé de rupture», a ajouté le coordonnateur du RAPSIM.