Depuis son arrivée à l'hôtel de ville de Laval, le 3 novembre dernier, l'administration du maire Marc Demers a mis les bouchées doubles pour régler de nombreux dossiers. Ce premier élan de l'exercice du pouvoir a permis des avancées, mais a aussi suscité des controverses.

Expertise maison en communications

Le règne du cabinet de relations publiques National (15 ans et au moins 10 millions) est bel et bien chose du passé à Laval. Après des décennies à laisser ses communications entre des mains externes, la Ville a concrétisé le projet amorcé l'année dernière de mettre en place un service de communications.

Ce soir, lors d'une assemblée extraordinaire, le conseil municipal doit nommer la responsable de ce nouveau service. Selon ce qu'a appris La Presse, Marie Gendron, qui a une longue feuille de route dans le secteur des communications institutionnelles et politiques, sera choisie. En début de carrière, Mme Gendron a travaillé au cabinet du premier ministre Robert Bourassa. Elle a également dirigé les communications chez Bell, Radio-Canada, à l'Agence métropolitaine de transport ainsi qu'à la Fondation Lucie et André Chagnon.

Entente négociée avec les cadres

Lors de son mandat, le tuteur de Laval a recommandé d'abolir l'indemnité de retraite équivalant à deux semaines de salaire par année de service consentie aux cadres de la Ville. Le geste a suscité beaucoup de grogne chez des fonctionnaires, qui y voyaient l'annonce d'une purge de tout ce qui était associé, de près ou de loin, à l'ancienne administration Vaillancourt. Certains cadres envisageaient même de partir à la fin de l'année pour ne pas perdre leurs acquis, risquant ainsi de provoquer une perte d'expertise

Les parties en sont venues à une entente. Selon les informations recueillies, la clause sera maintenue pour les deux prochaines années.

Indemnité en or

Le vice-président du conseil d'administration de Laval Technopole, Me Alexandre Jarry, ne ressent aucune gêne devant le fait que les fonds publics servent à verser une indemnité de départ de 393 000$ au PDG Pierre Desroches. «Je n'ai pas à me prononcer», a-t-il dit.

Le chèque qui sera donné à M. Desroches, un proche de l'ancien maire Gilles Vaillancourt, équivaut à 12 semaines de salaire pour chacune des 6 années passées à la tête de Laval Technopole, le bras économique de la Ville. Le communiqué de presse annonçant son départ fait son éloge, mais ne détaille pas ses conditions de départ pour «services rendus».

«En quoi doit-on préciser des banalités comme son allocation de voiture? Pourquoi il faut entrer dans ce niveau de détails là?», a lancé Me Jarry à La Presse.

Ce dernier a souligné que la possibilité de modifier le contrat a été soumise récemment au contentieux de la Ville, mais en vain. Selon lui, «il serait beaucoup plus scandaleux de créer un faux débat à engager des procédures juridiques et des fonds publics» pour contester le contrat.

«Ç'a été une condition de son embauche. [...] Il y a une valeur économique pour chaque personne», a rappelé Me Jarry.

Souque à la corde politique

Le conseil d'administration de Laval Technopole donne du fil à retordre au maire Demers; la semaine dernière, il a refusé d'entériner la candidature de David De Cotis à la présidence de l'organisme. Depuis, des discussions de corridors ont eu lieu pour tenter de calmer les tensions, mais le message politique de l'hôtel de ville est demeuré inchangé. «La mairie maintient sa volonté de voir le vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval, M. De Cotis, présider Laval Technopole», a affirmé l'attaché de presse du maire, François Brochu.

Selon le vice-président du conseil d'administration, Me Alexandre Jarry, c'est aux administrateurs de choisir qui, parmi eux, présidera l'organisme.

Zones inondables

L'administration Demers s'apprête à faire le suivi du décret gouvernemental concernant les zones inondables. Le conseil municipal sera appelé, ce soir, à adopter les règlements municipaux afin d'interdire toute construction ou rénovation aux résidences en zones inondables.

Un mouvement citoyen se dresse toutefois contre la décision unilatérale du gouvernement. Une manifestation est prévue samedi matin, le long du boulevard Sainte-Rose.