Le BIXI séduit à l'étranger. Sur les 600 villes qui se sont offert un système de vélo en libre-service, Montréal figure dans le peloton de tête des sept plus performants.

Son BIXI est un des moins coûteux, des plus utilisés et des plus innovateurs du monde, selon une étude dévoilée hier par le réputé Institute for Transportation and Development Policy (ITDP), basé à New York. Une reconnaissance qui vient à point pour les gestionnaires du BIXI, dont les finances en piteux état ont fait les manchettes cet automne.

Voici les points de comparaison utilisés par les experts.

6,8 : 
Déplacements quotidiens par vélo

«Idéalement», selon le rapport, chaque vélo en libre-service devrait être utilisé entre quatre et huit fois par jour . En deçà, l'aventure risque de ne pas être rentable. Au-delà, le manque de disponibilité pourrait décourager les usagers. À 6,8 voyages quotidiens, le BIXI est utilisé de façon optimale. Le scénario le plus catastrophique est celui de San Antonio, avec à peine 0,4 voyage par jour. Les vélos de Barcelone sont parmi les plus utilisés, soit 10,8 fois par jour.

113 : Déplacements par 1000 habitants

Il s'agit d'une mesure «de pénétration» du marché: plus elle est élevée, plus l'entreprise est performante et a réussi à séduire sa ville. À 113 déplacements, Montréal est un des plus grands succès à ce niveau, dépassé uniquement par Mexico (158). Barcelone et Paris, par exemple, ont des taux respectifs de 67 et 38 déplacements par 1000 habitants.

1,27$ : Frais d'exploitation par déplacement

Avec une dette de 42 millions et un déficit en 2012 de 6 millions, le BIXI coûte-t-il trop cher à exploiter? La réponse est paradoxalement non. Du moins quand on compare les frais d'exploitation par déplacement, qui tiennent compte de l'entretien, des salaires et des frais d'emprunt. À 1,27$ en dollars américains, l'entreprise montréalaise est l'une des moins dépensières, loin derrière Londres (4,80$), Denver (3,22$) et Boston (3,09$).

80$ : Coût de l'abonnement annuel, en dollars US

Le BIXI fait mauvaise figure sur un seul plan: les coûts pour les usagers. À 80$ US (82,50$ canadiens), l'abonnement annuel est un des plus coûteux du monde, dépassé seulement par Londres (123$). Le tarif d'utilisation quotidienne, à 7$, est également l'un des plus élevés.

Un peu d'histoire

C'est à Amsterdam, en 1965, qu'est née l'idée d'un réseau de vélos en libre-service. Un conseiller municipal, Luud Schimmelpennink, a proposé que la Ville achète 20 000 vélos, les peigne en blanc et les offre aux citadins, dans l'espoir de diminuer la congestion automobile. Le projet n'a jamais été accepté. On considère généralement que c'est à Copenhague, en 1991, que naît la première génération du concept de vélo libre-service. Le BIXI montréalais, inauguré en 2009, fait partie de la troisième génération.

Pour ou contre le casque?

Même si son efficacité est prouvée, le port du casque représente tout un casse-tête pour les entreprises de vélo en libre-service. À Melbourne, où le casque est obligatoire, on l'associe au faible succès du système qui a été implanté par BIXI. Presque toutes les villes ont renoncé à cette obligation, notamment pour des raisons de coût et d'hygiène. À Washington, d'ailleurs, on a statué que le fait de faire porter le même casque à plusieurs personnes était une infraction aux lois de santé publique.