«Stratagème», «pirouette», «inexpérience». La première nomination importante de Denis Coderre, celle de son candidat battu Philippe Schnobb à la présidence de la Société de transport de Montréal, a donné lieu hier soir aux premières étincelles avec l'opposition.

Le parti de Richard Bergeron, Projet Montréal, a dénoncé avec virulence la nomination - qualifiée de «partisane» - de M. Schnobb, qui prendra la relève du président actuel de la STM, Michel Labrecque.

M. Bergeron a été particulièrement cinglant à l'égard de l'ex-journaliste de Radio-Canada, qu'il a qualifié de «faible». «Je ne lui reconnais aucune expertise, ni en transport ni en gestion des administrations publiques, a déclaré le chef de Projet Montréal. Je ne sais pas où va le maire Coderre.» Il a en outre qualifié cette nomination de «désolante» et «inquiétante». François Limoges, également de Projet Montréal, s'est inquiété de la perception de cette candidature parmi les employés et les usagers de la STM. «On envoie le message que la partisanerie vaut plus que la compétence.»

D'un président non-élu à un autre

Même si deux conseillers de Coalition Montréal siègent au comité exécutif, un de ses élus, Benoît Dorais, a critiqué le choix de M. Schnobb. Il a qualifié de «stratagème» le fait de choisir un non-élu pour en faire le représentant des usagers au conseil d'administration de la STM et de lui permettre ainsi d'être nommé président. Le maire Gérald Tremblay avait procédé ainsi en 2009 avec l'un de ses candidats battus dans le Plateau-Mont-Royal, Michel Labrecque.

Manifestement irrité, le maire Denis Coderre a dénoncé «le mépris et le dogmatisme» des élus de Projet Montréal. S'il a reconnu d'emblée qu'il s'agissait d'une nomination politique, il a défendu le choix de M. Schnobb, «quelqu'un d'extrêmement rigoureux sur le plan intellectuel, d'une très grande intégrité».

«Ce n'est pas parce que quelqu'un est nommé politiquement qu'il n'est pas apte à remplir un mandat, a-t-il dit. M. Schnobb était un gardien de l'intérêt public comme journaliste. Il a pleinement ma confiance.»

Après une heure et demie de débat, la nomination de M. Schnobb, ainsi que celle des neuf autres membres du conseil d'administration proposés par l'administration Coderre, a été adoptée par 31 voix contre 24. Outre l'ex-journaliste, on a désigné les conseillers Jean-François Parenteau, Francesco Miele et Marie Plourde comme représentants des élus. Le doyen du conseil, Marvin Rotrand, a conservé son poste de vice-président.