La principale promesse de Denis Coderre, celle d'embaucher un inspecteur général ayant un pouvoir d'enquête sur les contrats, est officiellement sur les rails. Le comité exécutif en a approuvé le principe ce matin, lors de sa première réunion depuis les élections du 3 novembre.

Le maire Coderre en a profité pour préciser que ce fonctionnaire sera «totalement indépendant», avec un mandat de cinq ans non renouvelable. Il sera choisi ou destitué par les deux tiers du conseil municipal.

Le poste, espère-t-il, sera créé «d'ici la fin de l'année». Les amendements législatifs qui rendront possible l'embauche du premier inspecteur général devraient être adoptés «d'ici la fin de la session de l'Assemblée nationale»,estime-t-il.

«C'est vraiment un changement majeur au niveau de la Ville, c'est une première au Canada, a-t-il déclaré aux 11 membres de son comité exécutif. C'est un poste qui va démontrer la maturité de notre métropole.»

Le mandat de cinq ans permettra à l'inspecteur général de «survivre au mandat présent», a illustré M. Coderre. «Ça devient une pratique qui n'a rien à voir avec le maire ou l'administration. C'est vraiment un changement en profondeur.»

Contrôleur général revu

En réponse aux interrogations du conseiller Réal Ménard, responsable du développement durable, il a promis que le rôle et les responsabilités de ce nouveau haut fonctionnaire, ainsi que ceux des instances de contrôle déjà existantes, seraient précisés.

«On veut que ce ne soit ni sous le directeur général, ni sous le maire. C'est vraiment une autonomie complète.» L'inspecteur général sera «complémentaire» au travail de l'Escouade de protection de l'intégrité municipale (ÉPIM), a-t-il précisé. «Le travail policier demeure.»

Quant au contrôleur général, qui a déjà la responsabilité d'enquêter dans les cas d'octroi de contrat suspects, il devrait voir son rôle réduit. «On devra clarifier les rôles parce qu'il va y avoir des pouvoirs que le contrôleur avait, qu'il n'aura plus, a annoncé le maire. Ce ne sont pas des dédoublements.»

Plus précisément, le comité exécutif a mandaté ce matin le Service des affaires juridiques, «en collaboration avec le Service du contrôleur général, afin de soumettre au Gouvernement du Québec les modifications requises à la Charte de la Ville de Montréal, en vue de les intégrer à un projet de loi à être présenté à l'Assemblée nationale et, de créer l'emploi d'inspecteur général.»

Il s'agissait du principal point à l'ordre du jour de ce premier comité exécutif sous l'égide de son nouveau président, Pierre Desrochers. Comme Michael Applebaum en avait institué la tradition, il a été diffusé en grande partie sur Internet.

Le maire Coderre en a profité pour saluer avec humour les «milliers» de personnes à l'écoute -elles sont tout au plus 600, selon les chiffres fournis par la Ville. «Vous n'êtes pas à Occupation double, donc vous allez peut-être être déçus», a lancé d'emblée le maire.

La séance publique, qui a duré une heure, a notamment permis de nombreux échanges entre les conseillers présents, sur la trentaine de points à l'ordre du jour, dont trois étaient traités à huis clos.