Le gouvernement du Québec demande à Ottawa de contribuer pour 1 milliard de dollars au financement de son projet de système léger sur rail (SLR) prévu sur le nouveau lien qui remplacera le pont Champlain d'ici 2021 entre Montréal et la Rive-Sud.

Au cours d'une conférence à la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud, hier, le ministre des Affaires intergouvernementales du Québec, Alexandre Cloutier, a confirmé la valeur de la contribution demandée pour ce projet de transports en commun, dont le coût est estimé entre 1,4 et 2 milliards.

L'aide de Chantiers Canada

M. Cloutier a proposé au gouvernement fédéral de puiser dans un fonds de 4 milliards prévu au plan d'action économique du gouvernement Harper, Chantiers Canada, destiné au financement de projets à vocation économique choisis «au mérite».

«Nous sommes six mois en avance de la prochaine annonce du gouvernement fédéral, a dit le ministre Cloutier. À compter d'avril 2014, il y aura de nouveaux fonds annoncés par Ottawa pour le plan Chantiers Canada, dont une nouvelle enveloppe de 4 milliards de dollars pour des projets «au mérite» laissée à la discrétion du gouvernement fédéral.»

«Nous sommes le premier gouvernement à faire connaître officiellement sa position. Nous souhaitons obtenir la juste part pour le Québec, et la juste part représente 1 milliard de dollars. Nous faisons donc la demande officielle au gouvernement fédéral pour utiliser cette somme de 1 milliard. Le gouvernement du Québec s'engage formellement à ce que ce montant soit consacré entièrement au SLR.»

Québec s'engage aussi à compléter le financement du projet pour lequel il a déjà créé un bureau de projet de 28 millions de dollars, placé sous la responsabilité de l'Agence métropolitaine de transport.

Projet admissible

Le gouvernement du Québec a annoncé en avril qu'il privilégiait l'aménagement d'un train de type SLR comme mode de transports en commun sur le futur lien qui remplacera le pont Champlain.

C'est le gouvernement du Canada qui est le maître d'oeuvre du projet de pont, dont le coût est estimé à entre 3 et 5 milliards de dollars, mais le gouvernement du Québec avait le choix du mode de transports en commun qu'il voulait y implanter.

À ce jour, Ottawa a toujours refusé de s'engager à contribuer au financement du SLR, affirmant que les transports en commun sont de compétence provinciale et que Québec était libre d'utiliser des fonds d'infrastructures qui lui sont réservés dans le plan Chantiers Canada.

De passage dans la métropole, hier, le ministre fédéral Denis Lebel, responsable du dossier du nouveau pont sur le Saint-Laurent, a reconnu l'existence des fonds «au mérite» de 4 milliards qui seront rendus disponibles par le gouvernement fédéral au printemps 2014.

«Dans les 4 milliards auxquels fait référence le ministre Cloutier, a dit M. Lebel, il est possible de présenter des projets de transports en commun. On verra au mérite en temps et lieu. Par contre, dans le programme Chantiers Canada, il y a une composante provinciale dans laquelle le gouvernement du Québec peut d'ores et déjà prioriser ses dossiers.»

Des projets choisis «au mérite»

M. Lebel a toutefois tenu à reprendre son homologue du Québec en affirmant que ce fonds de 4 milliards «n'est pas discrétionnaire» et que les projets admis seront choisis «au mérite» et non en fonction d'une répartition égale entre les provinces.