Pour ses 100 premiers jours, le nouveau maire de Montréal, Denis Coderre, compte mettre en place le «plan anticorruption» qu'il a promis durant la campagne électorale, notamment en créant le fameux poste d'inspecteur général.

À sa première rencontre avec la presse au lendemain de son élection, à l'hôtel de ville, le 44e maire de Montréal avait également un message d'ouverture à lancer: «C'est clair que moi, je veux être le maire de tous les Montréalais. On a intérêt à s'entendre et à travailler ensemble. Ceux et celles qui veulent travailler sans partisanerie pour les intérêts de Montréal trouveront en moi un allié.»

Il a prévenu «ceux qui veulent faire de la partisanerie, de la petite politique» qu'il connaissait les règles du jeu. «Ils pourront s'essayer, mais je connais les trucs, moi également. Ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner. On a une obligation de résultats. On doit travailler ensemble pour redonner confiance aux Montréalais. On doit dès maintenant commencer à livrer la marchandise.»

Mandat clair

Élu avec 32% des voix, à six sièges d'une majorité absolue au conseil municipal, Denis Coderre estime tout de même avoir obtenu «un mandat clair de la population». 

Il a évoqué la possibilité de collaborer avec des élus des autres partis pour faire voter ses propositions.

«Je veux que les choses fonctionnent. On va s'asseoir ensemble, on va trouver une solution. J'ai plusieurs options, je ne suis pas acculé au pied du mur. Il y a des gens avec lesquels je suis apte à travailler, je pourrais nommer Russell Copeman, que je connais bien. Il y a plein de gens comme ça.»

Il a rappelé une fois de plus que les élus de son équipe n'étaient de toute façon pas astreints à une ligne de parti. «On n'est pas un gouvernement, on est une administration. Notre rôle, c'est de donner des services.»

Rencontres et budgets 

Ministres, présidents de syndicat, chefs de parti: le nouveau maire de Montréal multipliera les rencontres dans les prochains jours. Il devra également, d'ici le 31 janvier, déposer un nouveau budget pour la Ville et Montréal et réviser le programme triennal d'immobilisations.

Les journalistes lui ont demandé si les fonctionnaires et les cadres de la Ville devraient craindre pour leur emploi. 

«Pas aujourd'hui. On va tous se parler. On va tous se comprendre. On ne partira pas en peur. Je suis pragmatique, j'ai déjà vu ça, j'ai déjà été ministre, je comprends comment ça fonctionne, une administration. On va s'assurer qu'on prend les bonnes décisions: ça fait partie de la transition.»

Une fois assermenté, «aux alentours du 14 novembre», il se consacrera à la composition de son comité exécutif, l'équivalent du Conseil des ministres. 

Il devrait pouvoir compter sur son président, Pierre Desrochers, qui détient une mince avance de neuf voix. Il a de plus annoncé qu'il allait «probablement demander quelques recomptages judiciaires, notamment dans Saint-Jacques», où son candidat Philippe Schnobb a perdu par 91 voix.

La rivalité Canadien - Nordiques renait

Sur une note plus légère, il a précisé qu'il avait finalement parlé au maire de Québec, Régis Labeaume, avec qui il a échangé des propos acerbes depuis dimanche soir. 

«On est partis à rire tous les deux. Ce sont des peccadilles. Je lui ai dit que le Canadien allait gagner le premier match contre les Nordiques et il est parti à rire. [...] On a convenu qu'il viendrait prendre un café à l'hôtel de ville et que moi aussi, à l'hôtel de ville. On va travailler ensemble.»