Après un court mandat de quatre mois, à l'abri des scandales et des manchettes, le maire intérimaire de Montréal Laurent Blanchard a le sentiment du devoir accompli.

«Il n'y a pas eu de scandale depuis juin, aucune grève d'aucun syndicat, pas de crise de diva au sein du comité exécutif, a résumé en point de presse à l'hôtel de ville le maire. J'avais promis la stabilité, la continuité, la transparence, et j'ai réussi, parce que je bénéficie d'un anonymat relatif.»

Le maire par intérim, qui a habitué les journalistes à ses traits d'esprit en toute occasion, ne leur a pas fait faux bond encore une fois. «Les caricaturistes m'ont comparé à Grand-papa Bi, à Monsieur Tranquille, c'est que je devais avoir quelque chose de rassurant. De mon point de vue, je préfère que les citoyens parlent de mes cravates que de mes visites au poste de police. Moins vous parliez de moi, plus j'avais l'impression de bien faire mon travail.»

Des propos «pas jolis jolis»

Flanqué de la présidente du comité exécutif, Josée Duplessis, M. Blanchard a passé en revue tous les dossiers que son administration a menés à bien sans tambour ni trompette, du centre de services animaliers à l'élimination des poêles à bois en passant par les nouvelles mesures de contrôle administratif et d'octroi des contrats. Il s'est dit particulièrement fier d'avoir pu garder l'unité au sein de son comité exécutif composé d'élus de tous les partis. 

Il n'a pu s'empêcher de décocher une flèche à «certains candidats qui parlent de Montréal comme de la capitale de la corruption et de l'incompétence». «Leurs propos ne sont pas toujours jolis jolis», a-t-il laissé tomber.

Techniquement, a précisé M. Blanchard, il sera en poste jusqu'au 14 novembre, jour prévu de l'assermentation du prochain maire de Montréal. Il a résumé son expérience ainsi: «C'est beaucoup de travail. J'ai apprécié d'être maire, mais j'ai constaté qu'il y avait autant de contraintes que d'avantages.» Il a expliqué qu'un des aspects les plus difficiles était de ne jamais savoir «ce qui va chambouler la journée. On sait que chaque jour, quelque chose va arriver.»