Des dizaines de citoyens ont pris d'assaut hier le central téléphonique de la Ville de Laval, inquiets de l'agrandissement des zones inondables imposé par le gouvernement du Québec.

Les citoyens réagissaient ainsi à une missive qu'ils ont reçue dans leur boîte aux lettres au cours des derniers jours. Le document annonce que «nos maisons ne valent plus rien» ! et que les cotes de crues du gouvernement rendent les résidences «sans valeur, impossibles à assurer, impossibles à hypothéquer, impossibles à vendre».

Le document a été déposé après que La Presse eut révélé la semaine dernière l'impact de la nouvelle délimitation des zones inondables sur au moins 700 résidences de Laval. Alors que le gouvernement souhaitait mettre un frein au développement résidentiel aux abords de la rivière des Mille Îles et de la rivière des Prairies, ce sont les propriétaires établis de longue date, dans de vieux quartiers de Laval, qui sont touchés.

Le document, non signé, mentionne également qu'«il est encore temps de réagir». On souligne que le conseil municipal n'a pas encore adopté le nouveau schéma d'aménagement comme l'y oblige le gouvernement. Les élus seront appelés à voter sur cette épineuse question ce soir lors de la dernière assemblée du conseil, qui se déroule à l'hôtel de ville à compter de 19h. On invite les citoyens à se mobiliser pour dénoncer la décision gouvernementale; on retrouve une liste des numéros de téléphone des conseillers municipaux, des députés péquistes de Laval, du tuteur Florent Gagné, du ministre de l'Environnement et des candidats à la mairie.

«Protégeons nos maisons, l'économie de notre vie, notre fonds de pension, l'héritage pour nos enfants», peut-on lire.

De son côté, la mairesse par intérim Martine Beaugrand a refusé de s'entretenir avec La Presse pour faire connaître son point de vue sur ce dossier. Vendredi dernier, elle a rencontré la ministre responsable de la région de Laval, mais rien n'a filtré de la discussion.