Après une décennie de hausses spectaculaires, le secteur résidentiel de l'île de Montréal semble reprendre son souffle. Selon le nouveau rôle d'évaluation qui a été déposé à 14h aujourd'hui, les quelque 430 000 résidences de la métropole ont subi une hausse de valeur foncière de 21,2% depuis juillet 2009.

Cet inventaire des 483 373 immeubles de Montréal contient cependant de mauvaises surprises pour les résidants des quartiers centraux, comme le Plateau-Mont-Royal, le Sud-Ouest et Outremont. Ces trois arrondissements écopent de hausses bien supérieures à la moyenne, ce qui devrait valoir un compte de taxes foncières nettement plus élevé à leurs résidants.

Comme en 2010, c'est sur le Plateau que la hausse des valeurs est la plus prononcée, avec une moyenne de 26,4% toutes catégories confondues. Pour le secteur résidentiel, la hausse est de 27,9%. Outremont (25%) et le Sud-Ouest (24,6%) sont touchés par le même phénomène.

À l'autre bout du spectre, c'est dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles qu'on trouve les hausses les plus faibles, soit 12,9%. 

Pouvoir d'attraction

Ces données n'indiquent évidemment pas que les hausses de taxes foncières seront du même taux. Règle générale, la Ville de Montréal diminue son taux de taxation. Les immeubles qui prennent plus de valeur que la moyenne sont cependant ceux qui sont généralement touchés par les hausses de taxes les plus importantes.

Selon l'évaluateur de la Ville, Bernard Côté, c'est le «pouvoir d'attraction» de ces quartiers centraux qui explique ce gonflement des valeurs. Le fonctionnaire refuse cependant d'y aller d'hypothèses plus complètes, expliquant que la tâche de son équipe consiste essentiellement à prendre note de la valeur marchande des immeubles.

Il note qu'après des hausses de valeurs très fortes ces dix dernières années, le marché semble connaître un «léger ralentissement» depuis trois ans. Il qualifie cependant d'«indicateur positif» les tendances relevées dans ce rôle d'évaluation.

À l'échelle de l'agglomération, soit Montréal et les 15 villes liées, on a ainsi enregistré 22 979 nouveaux immeubles depuis juillet 2009. La valeur fiscale globale s'établit à 296 milliards, en hausse de 19,5% par rapport à l'inventaire précédent. Les 58 évaluateurs ont scruté à la loupe près de 30 000 transactions immobilières entre le 1er janvier et le 31 décembre 2012, ainsi que 23 000 déclarations de données économiques pour les propriétés à revenus.

Ils ont ainsi établi la hausse moyenne du secteur résidentiel à 21,2%.

Industries en perte de vitesse

Quant à la hausse des valeurs non résidentielles, elle est beaucoup plus faible, à 13,7 %.

Les bureaux affichent la hausse la plus forte, à 21,3%. Viennent ensuite les centres commerciaux, à 16,2%, et les commerces sur la rue, à 17,5%. Comme c'est le cas depuis quelques rôles, les valeurs des bâtiments industriels ferment la marche avec une appréciation de 5,5, %.

L'agglomération de Montréal compte 32 818 immeubles non résidentiels d'une valeur totale de 91,9 milliards de dollars.