Le responsable des transports au comité exécutif de Montréal, Réal Ménard, a affirmé hier que la Ville va s'opposer aux hausses de cotisations de près de 2 millions de dollars réclamées par l'Agence métropolitaine de transport (AMT) pour financer ses projets de transports collectifs, l'an prochain.

Joint par La Presse, hier, M. Ménard a affirmé que Montréal verse déjà «53 millions de dollars par année en cotisations diverses à cette agence» responsable des trains de banlieue et des équipements métropolitains. «Il n'est pas question qu'on discute de hausses de budgets ou de cotisations, ni pour l'exploitation ni pour les immobilisations, sans discuter aussi de nos sources de revenus.»

M. Ménard réagissait ainsi à un article publié hier dans La Presse affirmant que l'AMT, une agence provinciale, réclame une augmentation globale de 8,8% des cotisations payées par les 82 municipalités de la région métropolitaine pour financer la réalisation de projets de transports collectifs.

Les cotisations des municipalités passeraient ainsi de 41 millions l'an dernier à 44,6 millions en 2014.

Montréal a d'autres besoins

Pour l'agglomération de Montréal, une telle hausse représenterait près de 2 millions de dollars de plus que l'an dernier à verser à l'agence.

«Je comprends les besoins de financement de l'AMT, mais il faut aussi comprendre que nous avons, nous aussi, des besoins pour financer les transports en commun, dit Réal Ménard. Nos revendications ne sont pas nouvelles: toutes les municipalités de la région métropolitaine ont fait consensus sur la nécessité d'imposer comme première mesure une taxe additionnelle de 0,5 cent par litre d'essence, qui s'ajouterait chaque année pendant 10 ans.»

À terme, cela représenterait jusqu'à 400 millions de dollars par année en revenus additionnels pour financer les services de transports collectifs dans la région de Montréal.

La pire décision

«Il y a d'autres avenues qui peuvent être explorées, ajoute Paul Larocque, maire de Bois-des-Filion, une municipalité de la couronne nord de Montréal.

M. Larocque a présidé, l'an dernier, une consultation publique de la Communauté métropolitaine de Montréal sur la diversification des revenus des transports en commun. «On n'a pas changé le montant de la taxe sur les immatriculations depuis 17 ans, dit M. Laroque, en guise d'exemple. Nous avons suggéré plusieurs leviers afin d'aller chercher des revenus supplémentaires pour les transports en commun. Nous n'avons pas eu de réponse du gouvernement, encore, à ce sujet.»

D'autres solutions à trouver

M. Larocque a déclaré «faire confiance» à l'AMT dans la gestion de ses projets et s'est dit conscient de la réalité des besoins financiers de l'agence pour financer les futurs projets de transports en commun.

«La pire décision, affirme-t-il, ce serait d'arrêter de développer les services par peur de manquer de fonds. Il faut continuer à investir. Mais je ne comprends pas qu'on n'ait pas d'autres solutions à proposer que de faire payer les municipalités.»