Les quartiers centraux de Montréal feront l'objet d'une intense bataille entre Projet Montréal et la Coalition Montréal. Les troupes de Richard Bergeron misent sur leur bilan dans Rosemont-La Petite-Patrie pour faire des percées tandis que Marcel Côté table sur la grogne suscitée par certains projets dans le Plateau-Mont-Royal.

La Coalition Montréal fonde de grands espoirs dans les quartiers centraux afin de décrocher le pouvoir. «Depuis 12 ans, les quartiers centraux ne participent pas à la gestion de la ville centre. Il faut changer ça», a dit Marcel Côté.

C'est Vision Montréal qui mènera la charge pour la Coalition dans le centre de l'île, tout comme dans l'Est. Le parti de Louise Harel a confirmé hier la candidature de la comédienne Danièle Lorain pour tenter de déloger le maire Luc Ferrandez, de Projet Montréal.

Déjà, avant de se lancer en politique, Danièle Lorain a maintes fois critiqué publiquement, et parfois de façon virulente, la gestion de Luc Ferrandez. En mai sur Twitter, elle écrivait que «notre bon maire dépense le fric qu'on nous pompe à des choses pour emmerder le monde! BRAVO!» Fille de Denise Filiatrault, la candidate assure qu'elle ne se présente pas par vendetta personnelle. «Je ne le fais pas contre Luc Ferrandez, je le fais pour le Plateau.»

Miser sur la grogne

Reste que la Coalition mise sur la grogne soulevée par les mesures d'apaisement de la circulation du maire Luc Ferrandez pour se faire élire. Danièle Lorain s'est d'ailleurs engagée à tenir un sommet pour réviser les mesures prises ces quatre dernières années.

Accusant Projet Montréal d'«arrogance», Marcel côté promet d'être à l'écoute des citoyens et commerçants. «On a négligé l'opinion des commerçants. Regardez la rue Mont-Royal et Saint-Laurent, il y a eu détérioration. Il faut redonner vie au quartier»

Marcel Côté cite en exemple l'arrondissement du Sud-Ouest, dirigé par Benoit Dorais, de Vision Montréal, qui a réussi à introduire des mesures similaires à Projet Montréal sans provoquer de levée de boucliers. «Comparez le Sud-Ouest et le Plateau: les deux ont pris de grosses mesures d'apaisement de circulation, mais vous n'en avez pas entendu parler dans le Sud-Ouest. Il y a deux façons de faire les choses: une bonne et une arrogante, de gens qui croient avoir la vérité.»

Lui-même résidant du Plateau, Marcel Côté dit être à même de constater la mauvaise gestion de l'arrondissement. «Mon bout de rue, on paye probablement le plus de taxes per capita à Montréal, mais venez voir nos rues. On est négligés, oubliés. C'est sale autour de chez moi.»

L'exemple de Rosemont

Richard Bergeron a refusé de répondre aux attaques de son adversaire sur la gestion du Plateau. «C'est de la joute politique banale. On verra ce qu'en pense la population le 3 novembre et on acceptera le verdict, quel qu'il soit», a-t-il simplement réagi.

Projet Montréal pourrait mettre de l'avant la gestion de son autre administration d'arrondissement, dans Rosemont-La Petite-Patrie. Son maire, François Croteau, disait d'ailleurs mercredi que «depuis quatre ans, [son] équipe a su rendre parfaitement le programme de Projet Montréal. C'est un parti avec une vision qui sait s'adapter aux réalités locales. C'est ce qu'on a fait dans Rosemont-La Petite-Patrie en rendant possibles tous les engagements de Projet Montréal, comme le compostage, la lutte aux îlots de chaleur, les mesures d'apaisement de la circulation, les commerces de proximité et tout faire pour retenir les jeunes familles en ville.»

Richard Bergeron insiste pour dire que, contrairement à Vision Montréal qui a intégré la Coalition, Projet Montréal n'est pas un parti de quelques arrondissements. Il assure que sa formation a de très bonnes chances de l'emporter dans Lachine, Pierrefonds-Roxboro, LaSalle et Ahuntsic-Cartierville.