Plusieurs voix se sont levées chez les cyclistes, jeudi, pour dénoncer les investissements prévus par Montréal dans ses pistes cyclables. Le programme triennal des immobilisations (PTI) prévoit d'investir 12,4 millions au cours des trois prochaines années dans le réseau consacré aux vélos, trois fois moins que par le passé.

Le responsable des transports au comité exécutif, Réal Ménard, a rapidement tenté de calmer le jeu. Il a expliqué que le PTI ne tenait pas compte de l'aide attendue de Québec. Le gouvernement provincial a aboli en 2013 un programme dont bénéficiait la métropole pour mettre en valeur son réseau cyclable. Un nouveau programme devrait toutefois être annoncé sous peu, ce qui permettra à Montréal de continuer à investir plus de 10 millions par année, dit M. Ménard. «L'état de nos discussions nous permet d'anticiper ces montants.»

Cette réponse est toutefois loin de convaincre Suzanne Lareau, présidente de Vélo Québec. Elle dit que rien n'assure que l'argent sera au rendez-vous. «Si Québec ne met pas son programme en place, ça veut dire que Montréal ne fera pas ses pistes cyclables?»

Suzanne Lareau estime qu'investir 11,5 millions sur près de 1 milliard de dollars prévus pour les infrastructures routières est insuffisant. «C'est 1%, alors que les villes devraient consacrer 5% de leur budget de transports à des aménagements en faveur des cyclistes, que ce soit des pistes cyclables, le réaménagement des intersections ou des mesures de ralentissement de la circulation. Je regarde ça et on recule alors que le vélo est plus populaire et nécessaire que jamais à Montréal. Les bras m'en tombent. Le mot déception n'est pas assez fort», lance la présidente de Vélo Québec.