Quelques centaines de personnes se sont réunies, samedi, à Montréal, pour discuter des solutions de rechange possibles à l'exploitation polluante des ressources naturelles.

Le Festival des solidarités est organisé pour une deuxième année par Alternatives, un organisme de solidarité internationale. Les discussions portent spécifiquement sur l'industrie extractive.

Des conférenciers internationaux ont été invités à partager leurs expériences avec les industries minière et pétrolière.

Pour Roger Kashi, responsable des campagnes chez Alternatives, il est essentiel de trouver de nouvelles façons d'exploiter les ressources naturelles en limitant les impacts sociaux et environnementaux.

S'il reconnaît qu'on ne peut pas s'opposer à tout développement, il ajoute que l'exploitation des ressources naturelles doit être réalisée en fonction de critères sociaux et environnementaux bien définis en discussion avec les groupes sociaux locaux.

Selon lui, les communautés locales sont trop souvent aux prises avec les impacts négatifs de l'exploitation minière ou pétrolière.  M. Kashi cite le cas du déversement récent de plusieurs millions de litres divers produits contaminants provenant d'un pipeline, dans le nord de l'Alberta.

«Au départ, l'exploitation pétrolière paraît intéressante, ça va être la manne, ça va être l'or noir, ça va être les emplois, mais souvent ce qui arrive, c'est que ces secteurs sont très limités en terme de main d'oeuvre parce qu'on exporte surtout le pétrole brut. Au final, qu'est-ce qui reste aux communautés locales, qu'est-ce qui va rester à Anticosti, qu'est-ce qui va rester à la Gaspésie?», se demande M. Kashi.

L'écologiste nigérian, Nnimmo Bassey, a été invité à livrer son expérience de militant contre l'industrie pétrolière dans son pays. Le récipiendaire du prix Nobel Alternatif en 2010 a milité de nombreuses années contre les excès du boom pétrolier qu'a vécu le Nigéria. Il voit des similarités entre l'expérience nigériane et l'exploitation des sables bitumineux dans l'ouest canadien, notamment au plan des conséquences environnementales.

«J'ai espoir en la mobilisation et les mouvements sociaux, au Canada, en Afrique et à travers le monde, parce que les impacts du développement des énergies fossiles sont plus graves chaque jour», a affirmé M. Bassey qui anticipe les conséquences désastreuses du réchauffement climatique sur l'Afrique.