Le directeur général du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) Christian Paire devra défendre sa gestion devant les élus de l'Assemblée nationale. Les parlementaires ont voté ce matin à l'unanimité pour qu'il soit convoqué devant la Commission de la santé et des services sociaux, en juin.

La motion a été présentée par Hélène Daneault, députée de la coalition avenir Québec.

« Avec tout ce qu'il s'est passé avec le scandale de corruption au Centre universitaire de santé McGill, nous élus, devons cesser de nous mettre la tête dans le sable. Il faut que l'on puisse poser des questions sur la gouvernance pour nous assurer que les lois sont respectées », a-t-elle déclaré en entrevue.

Cette dernière souhaite le questionner sur les récentes révélations concernant son salaire, ainsi que sur l'augmentation du nombre de cadres au sein de l'hôpital.

Selon des chiffres fournis par le CHUM, le nombre de cadres est passé de 335 à 359 depuis 2007. Or, le gouvernement du Québec a adopté, en 2010, la loi 100, qui exige un effort de réduction des dépenses dans les ministères et organismes publics. Québec demande ainsi aux hôpitaux de réduire de 10% de leurs dépenses administratives, ainsi qu'un certain nombre d'heures travaillées par le personnel dans l'appareil administratif d'ici la fin 2014.

Cette année, on prévoit que le personnel administratif travaillera 16 500 heures de plus pour planifier l'ouverture du futur méga-hôpital.

Salaire

Récemment, La Presse a révélé que M. Paire avait reçu, durant deux ans, une rémunération « additionnelle » de 80 000$ de la part de l'Université de Montréal. Cette allocation s'ajoutait aux 350 000$ reçus du CHUM.

Or, différentes sources ont indiqué à La Presse que 30 000$ sur les 80 000$ payés par l'Université de Montréal provenaient de la fondation du CHUM, ce qui est illégal. Questionné sur le sujet plus tôt cette semaine, M. Paire a nié être au courant de cet arrangement et l'a même qualifié de choquant s'il existait.

Autre manchette récente: le CHUM a aussi versé près de 300 000$ sur une période de 18 mois à un consultant français pour améliorer les performances de l'hôpital. Son contrat prévoyait qu'il était payé 2500$ par jour et qu'il jouissait d'une allocation de dépenses de 54 000$.

Recruté en France il y a cinq ans par des chasseurs de têtes pour diriger le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), le directeur général Christian Paire réfléchit actuellement à son avenir. Il n'a pas encore décidé s'il sollicitera un deuxième mandat après l'échéance de son contrat, en novembre, mais il jure que sa décision n'aura rien à voir avec le fait que le gouvernement vient de décider de retrancher 100 000$ à son salaire.