Le ministre des Transports Denis Lebel a affirmé mardi la volonté du gouvernement fédéral «d'intégrer des qualités architecturales» au nouveau pont Champlain. Mais il ne s'engage pas à tenir un concours d'architecture et de design, tel que demandé par Montréal.

«On n'est pas sûr que c'est la solution, a reconnu le ministre lors de sa conférence de presse au Centre canadien d'architecture. S'il y a un concours, et je dis bien SI un concours d'architecture nous fait défoncer les échéanciers et les coûts, on ne sera pas d'accord.»

Depuis janvier, les élus de Montréal réclament un concours international d'architecture et de design pour la construction de la structure qui remplacera l'actuel pont Champlain. Le ministre a plutôt annoncé qu'il «travaillerait de concert» avec Montréal et qu'il étudierait l'idée d'un concours d'architecture et d'ingénierie.

Mais deux autres options seront également considérées. Un «dialogue compétitif», c'est-à-dire que sur invitation, des acteurs du milieu soumettent leurs idées ou que des experts sélectionnés développent les grandes lignes directrices du projet.

«Aujourd'hui, on annonce l'ouverture du gouvernement à analyser toutes les options», a indiqué le ministre. Il avait toutefois peu d'informations à fournir, lorsqu'il a été interrogé sur le détail de ces options.

Un accueil favorable

Élaine Ayotte, responsable du patrimoine et du design au comité exécutif de la Ville de Montréal, s'est néanmoins dite heureuse de cette avancée.

«Il y a deux manières de voir les choses: ou on crache dans la soupe parce qu'on ne nous annonce pas aujourd'hui un concours international ou on dit 'voilà un ministre avec ouverture nous dit regardons toutes les options', sachant très bien celle que nous privilégions», s'est défendue Mme Ayotte. On est content de participer.»

Mme Ayotte a souligné que le ministre aurait pu agir seul, mais qu'il a fait le choix d'une «démarche commune» avec Montréal. «Et vous pouvez être certains d'une chose, [je] n'ai pas l'intention d'être [une] plante verte ni d'être une figurante. On va jouer un rôle très actif.»

Aux yeux de Michel Leblanc, président de la chambre de commerce de Montréal, une étape importante a été franchie. «C'est la première fois qu'on entend le gouvernement fédéral dire de façon très claire qu'il veut un «pont signature» pour Montréal.»

Le ministère des Transports décidera en septembre de l'option retenue. La fin des travaux du futur pont est prévue au plus tard en 2021. On sait d'ores et déjà qu'il sera construit en partenariat public-privé. Les coûts, évalués entre 3 et 5 milliards, seront payés grâce aux revenus des postes de péage sur le pont.

Le ministre a réitéré hier qu'il n'y aurait aucun dépassement de coûts.

En octobre 2011, Ottawa avait annoncé la construction d'un nouveau pont pour remplacer le pont Champlain après que des experts aient constaté «d'importantes déficiences» dans sa structure.