Point de départ: l'hôtel de ville de Montréal. Point d'arrivée: le Club 357c. Reste à voir si la police laissera les gens qui participeront, ce soir, à la manifestation annuelle du 1er mai organisée par la Coalition des luttes anticapitalistes (CLAC) se rendre du point A au point B.

Le 1er mai, journée internationale des travailleurs, connaît chaque année son lot de manifestations ouvrières, notamment celle de la CLAC, qui a choisi cette année des lieux hautement symboliques pour son action annuelle.

La marche se mettra en branle à 18h à la place Jacques-Cartier, devant la mairie de Montréal, pour se terminer quelques centaines de mètres plus loin, rue de la Commune Ouest, au très sélect Club 357c, nommé plusieurs fois à la commission Charbonneau comme lieu de rencontre entre acteurs des milieux politique et de la construction.

«Nous allons refaire le chemin qu'on emprunté plusieurs élus municipaux pour aller manger avec des gens de la construction et du crime organisé. Là où une minorité prend des décisions pour exploiter la majorité», a martelé ce matin William Tremblay, porte-parole de la CLAC, lors d'une conférence de presse devant le fameux club.

L'an dernier, la manifestation de la CLAC avait donné lieu à quelques affrontements entre manifestants et policiers, et à des arrestations très musclées.

William Tremblay affirme que son groupe n'encourage pas les manifestants à user de violence mais ne condamne pas non plus ceux qui le font: «La CLAC organise des actions. Les gens viennent y participer. Nous ne sommes pas responsables de leur comportement, même si nous comprenons leur colère.»

Les dernières manifestations à Montréal se sont presque toutes conclues par des arrestations de masse dès leur commencement, même si aucun méfait n'avait été commis. La police de Montréal indiquait chaque fois qu'elle ne faisait qu'appliquer le règlement municipal P6, qui rend illégale toute manifestation dont les organisateurs n'ont pas fourni l'itinéraire à l'avance et à laquelle participent des gens masqués.

«Nous avons rendu publics notre point de départ et notre point d'arrivée. Il n'y a pas beaucoup de chemins possibles entre les deux. On n'a pas à en dire plus. On va marcher dans le sens du trafic», a assuré William Tremblay.

À la police de Montréal, on refuse de dire si on considère ces informations comme suffisantes. «Nos dirigeants vont évaluer la situation au moment de la manifestation», a indiqué l'agent André Leclerc, porte-parole du SPVM.

À Sherbrooke aussi

Une manifestation anticapitaliste aura aussi lieu à 14h à Sherbrooke. Elle est organisée par un collectif anarchiste indépendant de la CLAC.

«Le point de départ sera le Marché de la Gare. Nous attendons de 100 à 200 personnes. Il n'y a pas une grosse tradition de manifestation à Sherbrooke, alors on a décidé de donner notre itinéraire de 3,7 km à la police. Ça sera tranquille et familial, aucune action particulière n'est prévue. On manifestera contre la réforme de l'assurance emploi et l'austérité en général», a expliqué l'un des organisateurs.

Actions matinales

En matinée, une courte manifestation spontanée de travailleurs contre la réforme de l'assurance emploi, parrainée par la CSN, a eu lieu à l'angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue Amherst.

Une quarantaine d'employés en grève depuis près d'un an à l'usine d'adhésifs Mapei de Laval ont aussi choisi le 1er mai pour manifester, sans entraver la circulation, à l'entrée montréalaise du pont Jacques-Cartier.