Après s'être entendu avec l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc Extension pour la réfection des trottoirs, le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal vient de conclure une entente avec celui du Plateau Mont-Royal, mais pour une tout autre tâche.

Cette fois, ce sont des gens en situation de précarité qui seront rémunérés par des organismes communautaires du Plateau pour ramasser à la main des papiers et des déchets sur les trottoirs et les terrains.

«On permet à un nombre de personnes une réinsertion sociale dans des tâches qu'on pourrait prétendre être des tâches de cols bleus, qui, dans les faits, ne le sont pas, parce que le travail se fait de façon mécanisée aujourd'hui», a expliqué Michel Parent, président du syndicat, au cours d'une rencontre avec la presse, jeudi à Montréal.

«Il y a eu une époque où les cols bleus travaillaient à pied, sur les trottoirs, à ramasser des détritus, le papier, l'ensemble des déchets qu'il peut y avoir sur les trottoirs, mais aujourd'hui ça se fait de façon mécanisée. Les arrondissements n'assignent plus les cols bleus avec un balai pour aller directement à pied sur les trottoirs», a-t-il ajouté.

Une somme de 107 562 $ sera ainsi versée par l'arrondissement à Dîner Saint-Louis et Groupe information travail, deux organismes qui viennent en aide à des jeunes d'une part et à des adultes d'autre part.

Ces personnes acquerront ainsi de la formation et une certaine expérience de travail, a aussi fait valoir le maire de l'arrondissement Plateau Mont-Royal, Luc Ferrandez, aux côtés de M. Parent.

L'an passé, un projet pilote d'entretien des rues résidentielles du Plateau avait été lancé, et les parties ont convenu de conclure une entente formelle avec le syndicat cette année.

D'ailleurs, quatre des six personnes qui avaient participé à ce projet-pilote, l'an dernier, ont ensuite réussi à dénicher un emploi ou sont retournées aux études, souligne l'arrondissement.

Les marchands du centre-ville avaient déjà embauché des équipes pour ramasser les mégots de cigarettes et autres papiers, munies de balais et porte-poussières. Mais le maire Ferrandez a voulu procéder autrement. «Il y a une grosse différence, c'est que l'association du centre-ville, Ville-Marie, l'a fait sans entente avec les cols bleus. Donc, un grief a été déposé, parce qu'ils l'ont fait de façon radicale, sans consulter, sans s'entendre (avec le syndicat). Nous, on n'a pas les moyens de prendre des risques comme ça», a justifié M. Ferrandez.