Dénonçant le «manque d'écoute» du chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, deux anciens militants se joignent à Louise Harel.

Charles Côté et Françoise Gloutnay ont été présentés comme des «résidants très engagés» de l'arrondissement de Verdun, où ils brigueront l'investiture du parti de Mme Harel, Vision Montréal.

La chef de l'opposition en a rajouté en assurant que son parti était tout aussi progressiste que la formation de M. Bergeron. «C'est la combinaison d'être progressiste et démocrate, d'accepter de parlementer et d'être à l'écoute qui fait la différence», a-t-elle déclaré lors d'un point de presse ce matin dans un café de la rue Wellington, dans l'arrondissement de Verdun.

De deux transfuges, M. Côté a été le plus cinglant envers son ancien chef, Richard Bergeron, qu'il a décrit comme «un peu dans les nuages». «Quand il est venu à Verdun, le 25 mars, il a parlé du tramway, du Port de Montréal, mais il y avait un désintérêt pour l'arrondissement. Le tramway, il le plogue chaque fois, il en parle de façon quasi obsessionnelle. Il y a un excès de tramway, ça ne tient pas la route.»

Contre l'embourgeoisement

Mme Gloutnay a plutôt salué l'expérience de Mme Harel, «une femme qui a beaucoup d'écoute». Le Verdunnoise a notamment présidé pendant dix ans le conseil d'administration du Comité d'actions des citoyens et des citoyennes de Verdun, organisme axé sur le logement social et environnemental.  Elle a également milité au sein de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec entre 1986 et 1999, à titre de présidente locale. Son engagement en politique municipale a surtout été marqué par son travail pour les ruelles vertes.

Pendant sa brève allocution aux médias, elle a surtout dénoncé la «gentrification» de Verdun «qui est en train de chasser la population traditionnelle».

Elle a défendu l'importance de la politique au niveau local, «où on connaît bien les citoyens». «Je n'avais pas le sentiment que les citoyens étaient écoutés à leur juste mérite», estime-t-elle.

Quant à M. Côté, il a fait sa marque dans le milieu scolaire, où il a été conseiller pédagogique et conseiller politique à la Commission scolaire de Montréal.

Cavalier seul

Pour Louise Harel, ces deux prises viennent à point, elle qui décrit Verdun comme «un incontournable pour qui veut gagner la mairie de Montréal». «C'est un microcosme où se joue l'avenir de Montréal», estime-t-elle.

Chez Projet Montréal, on a minimisé l'importance de ces deux transfuges. M. Côté est notamment décrit comme «quelqu'un qui a beaucoup de difficultés à travailler en équipe, avec les militants et le parti». L'attachée de presse de Projet Montréal, Catherine Maurice, a donné en exemple un mémoire sur la densification, rédigé et présenté en juin dernier par M. Côté au nom de son parti. «Il n'avait consulté personne, c'est une première», dit Mme Maurice.