La chef de Vision Montréal, Louise Harel, accuse le député libéral fédéral Denis Coderre de s'intéresser à la mairie de Montréal avant tout par ambition personnelle.

La chef de l'opposition officielle a confirmé hier matin qu'elle compte présenter sa candidature pour la mairie de Montréal lors du scrutin du 3 novembre. Elle en a profité pour lancer quelques flèches bien senties à celui que les sondages donnent grand favori, même s'il n'a pas encore confirmé sa candidature. «Il faut avoir plus d'ambition pour sa ville que pour soi-même», a-t-elle lancé à l'endroit de Denis Coderre.

Louise Harel a d'ailleurs déploré que, si le député fédéral compte bel et bien briguer la mairie comme la rumeur le veut, il ait peu défendu les enjeux de Montréal au cours de la dernière année.

Pour se démarquer, cette ancienne ministre péquiste des Affaires municipales compte d'ailleurs miser sur son expérience sur la scène municipale. «Je connais le fonctionnement de la Ville, on ne peut pas s'improviser [maire].»

Lourde dette

Dans sa campagne à la mairie, Louise Harel devra toutefois composer avec une dette de 575 000 $ que traîne Vision Montréal depuis la dernière élection. Elle assure que celle-ci ne minera pas ses chances. «C'est comme une hypothèque, ça ne vous empêche pas de fonctionner», a-t-elle illustré.

Il reste que Vision Montréal a dû se résoudre à mener une campagne plus modeste avec un budget d'environ 750 000 $, soit la moitié du maximum permis par la loi. Le Directeur général des élections remboursant 60 % des dépenses électorales, le parti devra trouver 300 000 $. Elle appelle les citoyens à l'appuyer en contribuant à sa caisse électorale. «La démocratie a un prix et c'est collectivement qu'il faut le payer», dit Harel.

Vision Montréal tiendra son congrès d'investiture le samedi 1er juin en vue de désigner officiellement son candidat à la mairie de Montréal.

Candidature mise en doute

La 2e opposition à l'hôtel de ville a rapidement réagi à l'annonce de Mme Harel, l'accusant d'avoir confirmé sa candidature pour «couvrir un rapport financier désastreux. Leur dette est énorme à moins d'un an des élections», dit Alex Norris, élu de Projet Montréal.

Le conseiller municipal en vient même à douter que Louise Harel puisse vraiment mener campagne alors que le Directeur général des élections a annoncé son intention de récupérer une partie du financement illégal exposé par diverses enquêtes. Plusieurs témoins ont admis notamment devant la commission Charbonneau avoir contribué illégalement à Vision Montréal lorsque le parti était dirigé par Pierre Bourque et Benoit Labonté. «Même si elle dit qu'elle sera candidate, je suis vraiment loin d'être convaincu qu'elle le sera, dit Alex Norris. La situation financière de son parti est très grave et, avec le DGE qui a l'intention de récupérer l'argent sale, la situation pourrait même s'empirer avant les élections.»