Tout indique que la bouffe de rue s'installera tranquillement à Montréal dès l'été, mais pas n'importe comment. Oubliez les kiosques de saucisses enroulées dans le bacon que vous avez peut-être vus près des stades aux États-Unis: la Ville prévoit un cadre réglementaire assez serré.

Celui-ci devrait notamment «inclure des règles précises quant à l'implantation de la cuisine de rue à proximité des sites des festivals et d'autres événements publics et festifs», tel que l'a recommandé jeudi la Commission sur le développement économique et urbain et sur l'habitation de Montréal, favorable à l'implantation de la nourriture de rue.

Le maire Michael Applebaum a accueilli la suggestion «très favorablement», laissant entendre que l'adoption des recommandations de la Commission par le conseil municipal devrait se faire sans grand bruit. Pas de concurrence déloyale aux commerçants des équipements sportifs, donc, pas plus qu'aux restaurants qui paient leurs taxes foncières à longueur d'année.

«Les recommandations respectent l'équité fiscale, l'équité réglementaire et l'équité commerciale», dit fièrement François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'Association des restaurateurs du Québec (ARQC).

«Les camions ne pourront pas se déplacer, un espace leur sera assigné et ils devront avoir un local permanent, ce qui veut dire qu'ils paieront eux aussi des taxes.» Les recommandations concernent également l'hygiène de ces caravanes gourmandes, une situation qui préoccupait particulièrement l'ARQC.

«Certaines personnes ont tendance à idéaliser la nourriture de rue, observe François Meunier. Pourtant, il y a des endroits dans le monde où c'est surtout du fast-food, où les conditions sont mauvaises. C'est pour ça qu'il faut superviser.»

Une trentaine de caravanes devraient ouvrir le bal, et Montréal doit encadrer leurs activités par un règlement dès 2015. Les arrondissements sont cependant encouragés à appuyer les initiatives en cuisine de rue à partir de cet été.