La direction générale de la Ville de Montréal a des allures de portes tournantes. Depuis la création du nouveau Montréal, en 2001, neuf personnes se sont succédé à la tête de la fonction publique de la plus grande municipalité du Québec.

Tout de suite après la fusion des villes de l'île de Montréal, il y a 12 ans, Guy Coulombe a pris les rênes de l'administration montréalaise. De son propre aveu, il s'attaquait au plus important défi de sa carrière. M. Coulombe prônait alors la décentralisation des pouvoirs dans les arrondissements. Il a dirigé les destinées de Montréal jusqu'en 2003.

Le directeur général adjoint aux finances, André Delisle, a pris la relève par intérim pendant quelques mois. À l'arrivée de Robert Abdallah, le 31 mars 2003, M. Delisle a quitté son poste et a refusé de travailler avec M. Abdallah. Les deux hommes avaient travaillé ensemble chez Hydro-Québec.

Le règne de Robert Abdallah s'est terminé trois ans plus tard. Récemment, il a été nommé à la commission Charbonneau pour avoir reçu de présumés pots-de-vin.

Claude Léger, qui a été directeur général de Longueuil, de la défunte Communauté urbaine de Montréal ainsi que de Montréal-Est, a été embauché pour remplacer M. Abdallah. Au cours des trois années pendant lesquelles M. Léger a été directeur général, les scandales du Faubourg Contrecoeur et des compteurs d'eau ont éclaté. Appelé à la barre des témoins à la commission Charbonneau, Claude Léger a reconnu avoir été «naïf» et, surtout, avoir ignoré les signaux laissant entrevoir des stratagèmes de collusion et de corruption.

M. Léger a donné sa démission au maire Gérald Tremblay après la publication, en septembre 2009, du rapport dévastateur du vérificateur général sur les compteurs d'eau.

M. Léger a été remplacé de façon intérimaire par la fonctionnaire Rachel Laperrière. L'administration Tremblay a toutefois rapidement fait appel à Louis Roquet, ex-PDG d'Investissement Québec et de la Société des alcools, pour conseiller Mme Laperrière dans une révision en profondeur du processus d'attribution de contrats. Une fois Gérald Tremblay réélu, en novembre 2009, M. Roquet a été nommé officiellement au poste de directeur général. Il est resté en fonction jusqu'en décembre 2011. L'ingérence politique du président du comité exécutif de l'époque, Michael Applebaum, dans le choix du directeur du contentieux a eu raison de M. Roquet.

Par la suite, Rachel Laperrière a été rappelée à la rescousse pour assumer l'intérim avant la nomination de Guy Hébert.

Ce dernier n'aura fait qu'une année à titre de directeur général. Le directeur du capital humain, Jean-Yves Hinse, assure l'intérim depuis hier soir.