La saignée chez Union Montréal qui a suivi le départ de Gérald Tremblay a un coût: 413 100$.

C'est très précisément la baisse que subira en 2013 le parti de l'ex-maire au chapitre de son Fonds de recherche et de secrétariat, selon les données de la Ville. Cette subvention est calculée selon le nombre d'élus au sein de chaque parti en date du 31 décembre. Elle est théoriquement octroyée pour rembourser les dépenses administratives du parti, mais son utilisation a suscité la controverse en 2012. Organisation de cocktails, repas au restaurant et déplacements en taxi figuraient ainsi parmi les demandes de remboursement des trois partis montréalais, selon un rapport du ministère des Affaires municipales publié en avril 2012.

En fait, à peine 0,7% des dépenses effectuées entre 2008 et 2010 ont été jugées conformes.

Fin 2011, avant la tourmente, Union Montréal comptait 66 élus sur 103, dont 29 conseillers d'arrondissement. Ce bloc largement majoritaire lui a valu en 2012 une subvention de 968 778$, près du double de ce qu'ont reçu les deux partis de l'opposition réunis. Vision Montréal et Projet Montréal, dirigés par Louise Harel et Richard Bergeron, ont en effet dû se contenter de 326 031$ et 223 564$.

Après la démission de Gérald Tremblay, le 5 novembre dernier, une vague de départs a frappé Union Montréal, à commencer par celui qui allait devenir maire intérimaire, Michael Applebaum. Le parti se retrouve aujourd'hui avec 39 élus, dont 20 conseillers d'arrondissement.

Ce sont maintenant les 20 indépendants qui forment le groupe dominant au conseil municipal. Leurs affiliations diverses -certains sont des fidèles du maire Applebaum, d'autres ont rejeté sa coalition- rend toutefois leur vote imprévisible.

Des règles attendues

Pour Union Montréal, le chèque pour la recherche et le secrétariat en 2013 n'est plus que de 555 677$. Prévoyant ce manque à gagner, le directeur général du parti, Richard Mimeau, avait d'ailleurs recommandé l'abolition de plusieurs postes fin novembre, dont le sien.

La formation de Louise Harel, Vision Montréal, a perdu quant à elle deux conseillers en un an et a droit à 297 000$. Projet Montréal, avec un conseiller d'arrondissement en moins, recevra 220 355$.

À ces sommes s'ajoute une allocation en fonction des résultats électoraux de novembre 2009. L'an dernier, Union Montréal a reçu 153 875$, Vision Montréal 119 642$ et Projet Montréal, 97 115$.

Pour 2013, «le financement des partis politiques fait encore l'objet de discussions, indique Gonzalo Nunez, porte-parole de la Ville. Comme vous le savez, l'appartenance de certains élus à leur formation politique est en constante évolution présentement.»

Quant aux 20 indépendants du conseil, après d'intenses négociations le mois dernier, ils auront droit à leur part du fonds de recherche et de secrétariat, qui est de 19 161$ par conseiller de la ville. Les 12 conseillers d'arrondissement indépendants toucheront quant à eux chacun 9 580$.

Les partis et les indépendants sont sur le qui-vive quant à l'utilisation de ces fonds. Un décret devrait être adopté incessamment pour en définir les critères, confirme-t-on au ministère des Affaires municipales.