La nomination d'un nouveau haut fonctionnaire à la Ville de Montréal soulève la controverse. Le chef de Projet Montréal dénonce le choix de l'ancien chef de cabinet de Gérald Tremblay pour pourvoir ce poste convoité plutôt que d'y avoir nommé un fonctionnaire de carrière.

Agop Evereklian a occupé pendant 18 mois le poste de chef de cabinet du maire. Mercredi, moins d'un mois après la démission de Gérald Tremblay, l'administration Applebaum a annoncé sa nomination comme directeur principal du service des affaires institutionnelles. Il touchera un salaire entre 109 340$ et 136 680$.

«C'est un parachute doré hautement questionnable», s'est indigné Richard Bergeron. Le chef de la deuxième opposition juge inconcevable qu'on ait préféré un membre du personnel politique plutôt qu'un fonctionnaire de carrière qui a fait ses preuves dans l'administration municipale. «Quand tu es directeur de cabinet, tu acceptes que ton poste soit temporaire et que tu doives te trouver un autre emploi ailleurs quand ton patron politique quitte ses fonctions», a ajouté M. Bergeron.

Le cabinet du maire Michael Applebaum assure qu'il ne s'agit pas d'une nomination politique. Son porte-parole, Jonathan Abecassis, indique que le comité exécutif a simplement entériné le choix du comité de sélection mis en place au début du mois d'octobre, soit bien avant la démission du maire Tremblay. Agop Evereklian se serait démarqué parmi 54 candidats.

«Tout ça est cousu de fil blanc. Gérald Tremblay protégeait son allié politique en lui donnant un poste à vie dans l'administration municipale», a martelé Richard Bergeron.

La chef de l'opposition officielle, Louise Harel, a refusé de condamner l'embauche de M. Evereklian, mais elle admet que «la perception n'est pas du tout favorable».

Agop Evereklian n'en est pas à sa première controverse. Son entrée au cabinet de Gérald Tremblay, en juin 2011, avait créé des remous en raison de sa condamnation en 2005 pour une histoire de chèque sans provision à l'époque où il était marchand d'automobiles.

Avant de faire son entrée sur la scène municipale, Agop Evereklian avait été candidat à deux reprises pour le Parti conservateur dans la région de Montréal.