L'ex-numéro 2 de la Ville de Montréal, Frank Zampino, qui a annoncé sa démission en 2008 et a été accusé de fraude le printemps dernier, n'a pas quitté son poste les mains vides.

Ses 22 ans en politique municipale lui ont valu des allocations de départ et de transition de 167 963,01$, selon des documents que La Presse a obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Au cabinet du maire Michael Applebaum, on rappelle que le mode de calcul de ces allocations est fixé par la loi. «On ne peut pas y faire grand-chose», reconnaît Jonathan Abecassis, porte-parole.

«Mais il y a un réel désir dans l'administration actuelle d'aller rechercher l'argent qui a été volé aux contribuables, ajoute-t-il du même coup. On est en train d'étudier tous les moyens possibles pour faire ça. Il y a des démarches qui sont entreprises pour voir comment on peut aller chercher cet argent.»

«Nouveaux défis» en 2008

La loi prévoit qu'un élu qui démissionne ou qui est battu aux élections a droit à deux indemnités, de départ et de transition, qui s'additionnent et peuvent représenter chacune une année de salaire. En 2008, l'année où M. Zampino a quitté la politique, la prime de transition était moins généreuse et ne pouvait dépasser huit mois de traitement. L'ex-président du comité exécutif depuis 2002 et maire de Saint-Léonard depuis 1990 a ainsi eu droit à une indemnité de départ de 80 818,33$ et à une allocation de transition de 87 144,68$.

Annoncée en mai 2008, la retraite politique de Frank Zampino, officiellement pour «relever de nouveaux défis dans le privé», avait suscité surprise et incompréhension.

Cinq mois plus tard, la controverse qui devait mener à l'arrestation de Zampino en mai 2012 a éclaté: l'affaire du Faubourg Contrecoeur. Zampino est aujourd'hui accusé d'avoir transmis des informations privilégiées à l'entrepreneur Frank Catania en échange d'avantages pécuniaires et de divers cadeaux, dont un voyage.

En janvier 2009, six mois après son départ de la Ville, Zampino est devenu vice-président aux finances de Dessau-Soprin. Devant le tollé qu'a provoqué cette nomination, il a démissionné quatre mois plus tard.

En mars 2009, La Presse a révélé que Zampino avait séjourné deux fois, en janvier 2007 et en février 2008, sur le yacht de Tony Accurso.

- Avec William Leclerc