Ulcéré par la réponse du maire Michael Applebaum à ses demandes, qui lui a offert «un ou deux sièges» au comité exécutif alors qu'il en réclamait cinq, le chef d'Union Montréal, Richard Deschamps, menace de claquer la porte.

«Nous ne pouvons participer à un simulacre de coalition et de cohabitation, a déclaré en point de presse le chef de l'ancien parti de Gérald Tremblay. On ne peut pas accepter n'importe quoi. S'il y a eu des choix de couloir pour gagner des votes, moi, je ne suis pas tributaire de ça.»

Lundi, Union Montréal a fait parvenir sa liste de demandes au maire nouvellement assermenté. Le parti réclamait notamment la moitié des sièges du comité exécutif, dont la présidence. Il avait en outre une série de demandes concernant la composition des commissions, où il veut avoir quatre présidents et quatre vice-présidents. Enfin, il souhaite conserver tout le personnel de soutien, notamment les attachés de presse et les conseillers spéciaux, qui étaient déjà embauchés sous l'ère Tremblay.



«Inéquitable»


M. Deschamps a rencontré brièvement le maire Applebaum lundi soir. «Le ton était cassant et l'attitude méprisante, affirme le chef d'Union Montréal. Il m'a offert un poste au comité exécutif, peut-être deux. Nous trouvons que c'est une offre inacceptable.» Les demandes d'Union Montréal, assure M. Deschamps, correspondent à son poids au conseil municipal, où il détient 23 des 63 sièges. Il rappelle en outre que le maire Tremblay a reçu 37,9% des voix à la mairie en 2009.

«L'offre de M. Applebaum n'est pas équitable, car elle ne respecte pas le nombre d'élus de notre formation. En refusant, il manque à son engagement de représenter toute la population.»

Il espère que le maire changera d'idée d'ici à jeudi, alors qu'il présentera la composition de son nouveau comité exécutif. On s'attend à ce qu'il soit présidé par le conseiller de Vision Montréal Laurent Blanchard, qui devra alors siéger comme indépendant. Le parti de Louise Harel devrait hériter de trois sièges et celui de Richard Bergeron, Projet Montréal, de deux. Les indépendants qui ont aidé Michael Applebaum à se faire élire maire intérimaire pourraient avoir jusqu'à quatre sièges à cette instance qui, comme le Conseil des ministres à Québec, attribue les contrats les plus importants.

Le maire Applebaum «veut toujours collaborer» avec les élus d'Union Montréal, qui est un «partenaire légitime», mais il faut «qu'ils aient une volonté de collaborer», a indiqué son attaché de presse, Jonathan Abecassis. Il estime que le chef du parti est toutefois «difficile à suivre» sur la question de la cohabitation. «Un jour il est d'accord, le lendemain il n'en veut pas. Il faut que les bottines suivent les babines.»



Il rappelle que Michael Applebaum a demandé une liste de candidats potentiels d'Union Montréal au comité exécutif. «On n'a toujours pas eu de réponse», indique-t-il.