L'immobilisation forcée de 20 locomotives bimodes, qui fonctionnent à l'électricité ou au diesel, compromet l'amélioration des services du principal train de banlieue de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), entre Montréal et Deux-Montagnes.

Cette ligne entièrement électrifiée, qui traverse le tunnel sous le mont Royal pour accéder à la Gare centrale, ne peut être desservie que par du matériel roulant fonctionnant à l'électricité. Le service y est actuellement assuré grâce à 54 voitures dites automotrices qui roulent à la limite de leurs capacités et qui sont pleines à craquer en périodes de pointe. Plus de 30 000 passagers prennent chaque jour le train de Deux-Montagnes. Sa clientèle représente, à elle seule, 45% de l'affluence du réseau de l'AMT.

Or, ces voitures, mises en service en 1995, arrivent à la moitié de leur vie utile. L'AMT prévoit commencer un programme de réhabilitation complète des voitures, appelées MR-90, à la fin de 2013. Le contrat, dont la valeur est gardée «confidentielle», pourrait s'élever à plusieurs dizaines de millions de dollars et forcera inévitablement le retrait d'un certain nombre de voitures à la fois. À l'origine, lorsque ce programme a été planifié, «nous comptions sur les locomotives bimodes pour prendre la relève», souligne Pierre-Luc Paquette, vice-président de l'AMT.

L'utilisation de ces locomotives avec des voitures de passagers mutiniveaux, qui peuvent accueillir plus de passagers que les MR-90, aurait permis d'augmenter la capacité de la ligne sans augmenter pour autant le nombre de départs quotidiens. L'impossibilité de les utiliser compromet donc aussi ces ajouts de service, qui étaient prévus pour le printemps prochain.

Éventuellement, les 20 locomotives bimodes devraient aussi permettre d'augmenter le nombre de départs sur la ligne de Deux-Montagnes. Cette hypothèse est toutefois conditionnelle au doublement des voies ferrées entre les gares Bois-Franc et Roxboro-Pierrefonds. Retardés, ces travaux ne seront vraisemblablement pas terminés avant 2015.