Faisant fi d'une mise en demeure de Québec qui lui ordonnait d'abandonner toute réclamation pour la désastreuse opération de réfection du Tunnel Viger l'an dernier, la firme Laco Construction vient de déposer une poursuite de 1,6 millions $ pour forcer Québec à acquitter la facture malgré l'effondrement du tunnel.

Laco Construction est la firme qui faisait des travaux d'hydrodémolition sur les parois du tunnel le dimanche 31 juillet 2011, lorsqu'une poutre et un paralume de béton s'étaient effondrés sur l'autoroute 720.

Québec avait suspendu son contrat de réfection avec la firme après l'effondrement.

Les experts indépendants ont conclu que la paroi du tunnel avait été affaiblie par les travaux en cours et qu'elle n'était plus assez solide pour supporter le poids du paralume de béton de 25 tonnes.

Dans la foulée de ce rapport, Québec a annoncé son intention de poursuivre en dommages le consortium des fimes de génie conseil CIMA+, Dessau et SNC-Lavalin, responsables des plans et devis pour les travaux de réfection.

Laco Construction, elle, n'a pas été blâmée pour son exécution des travaux. Elle réclame donc d'être payée pour ses dépenses.

Mais dans une mise en demeure envoyée récemment à l'entreprise, le gouvernement affirme que Laco a bel et bien été négligente, et qu'elle ne mérite donc pas l'argent qu'elle réclame.

«Laco Construction a failli à ses obligations de diriger et de surveiller efficacement les travaux, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à la protection et la sécurité des personnes. De plus, elle a manqué à son obligation spécifique de veiller en tout temps à ce que les travaux de démolition ne compromettent pas la stabilité de la structure», affirmait le document.

Laco Construction a répliqué au cours des derniers jours en déposant une poursuite de 1,6 millions afin d'être finalement payée, tout en prenant soin de blâmer au passage le ministère des Transports (MTQ) et les firmes de génie-conseil impliquées.

«La demanderesse n'a commis aucune faute dans l'exécution des ses travaux, ayant réalisé lesdits travaux conformément aux plans et devis, à la conception du MTQ et selon le mode d'exécution prescrit au contrat», écrit l'entreprise dans sa requête.

«Le MTQ, de même que ses représentants et mandataires, et plus particulièrement l'Ingénieur, sont entrièrement responsables de cet effondrement», poursuit le document.