Le Grand Prix de Formule 1 du Canada continue de susciter la colère de protestataires.

Une manifestation contre la prostitution dans le cadre du Grand Prix a tourné court, en début de soirée, au centre-ville de Montréal.

Les policiers antiémeutes du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ont divisé le cortège en deux environ trente minutes après son départ. Les manifestants se sont ensuite dispersés après avoir marché une dizaine de minutes supplémentaires.

Les protestataires avaient promis de faire dérailler les activités normales du Sheraton. Il s'agit d'un hôtel «privilégié de ces crosseurs internationaux», ont fait valoir les organisatrices de l'événement, en référence aux clients de la prostitution.

Les organisatrices de l'événement, qui se décrivent comme des «féministes radicales» et des «proféministes», voulaient ainsi dénoncer le tourisme sexuel que trainerait dans son sillage la course automobile.

Mais au moment de partir, une porte-parole a fait savoir que «pour la sécurité» des manifestants, étant donné leur petit nombre - ils étaient environ 150 - l'action de perturbation au Sheraton n'aurait pas lieu.

La marche devait plutôt s'arrêter devant de grands hôtels montréalais pour faire entendre sa colère. Finalement, seul le Delta a reçu leur visite.

«La prostitution, c'est un viol monnayé à répétition», ont argué les organisatrices.

Elles assurent que la période du Grand Prix est particulièrement difficile pour les prostituées, obligées d'offrir leurs services pendant de longues heures chaque jour.

«Dans le cadre de la F1 à Montréal, les bars de danseuses obligent les femmes prostituées à être présentes pendant toute la durée de l'événement. Elles peuvent être présentes plus de 12 heures par jour pendant les quatre journées», a assuré une organisatrice s'adressant à la foule.

Les agences d'escortes «incitent fortement les femmes prostituées à doubler sinon tripler leurs disponibilités tout au long de l'événement», a-t-elle continué.