Une belle surprise attend les automobilistes demain après-midi: la rue Sherbrooke, fermée depuis le 22 mai dernier entre McGill College et University en raison de l'affaissement de la chaussée, sera rouverte à la circulation.

Les travaux, qui devaient prendre au moins un mois et pour lesquels un budget de 864 000$ avait été réservé, auront finalement demandé deux fois moins de temps et d'argent. Les coûts totaux s'élèvent à 320 000$, essentiellement parce que la firme embauchée, Antagon International, a pu réparer de l'intérieur la conduite de brique qui s'était effondrée.

«Un bon choix technique, le choix de la bonne firme, la météo et l'état de la conduite : c'est une combinaison de facteurs, et l'absence d'imprévus qui nous a permis de réaliser ces travaux en un temps record», explique Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville.

Le responsable du développement économique et des infrastructures au comité exécutif, Richard Deschamps, s'est félicité de cette «opération de grande envergure» menée «à la vitesse grand V». Par communiqué, il a salué «l'engagement» des fonctionnaires de la Ville qui ont participé à l'analyse, à l'identification des causes du bris et au choix de la méthode de réparation, soit de refaire la brique et injecter du béton plutôt que reconstruire complètement l'infrastructure. «Les cols bleus de Ville-Marie, au départ, ont posé le bon diagnostic», explique M. Sabourin.

Controverse autour d'un trou

La conduite d'égout centenaire, située six mètres sous terre, s'était affaissée il y a 17 jours. Deux trous totalisant plus de six mètres carrés s'étaient formés sur les côtés. L'érosion causée par la fuite d'eau avait provoqué l'effondrement de la chaussée, laissant une tranchée de quatre mètres sur quatre. Les experts estimaient plausible que le simple colmatage de l'intérieur permette de corriger le problème. Si l'option de la reconstruction et de l'excavation s'était imposée, compte tenu du mauvais état de la conduite, la fermeture de ce segment de rue aurait duré «deux à trois mois», estimait alors la Ville.

Cette méthode, a précisé M. Sabourin, aurait coûté au bas mot deux millions de dollars.

Le choix de l'entrepreneur, Antagon International, avait suscité une certaine controverse, surtout sur les ondes de la radio montréalaise 98,5 FM. Pour cette intervention d'urgence, la Ville avait recouru sans appel d'offre à cette entreprise dont le frère du propriétaire, Frank Minicucci, est un proche de Tony Accurso. M. Deschamps avait assuré que la Ville de Montréal ne disposait pas des équipements nécessaires pour ce type de travaux. Le président des cols bleus, Michel Parent, avait alors rétorqué que les cols bleus auraient pu exécuter les travaux en moins de deux semaines.