La vente du lucratif volet international de BIXI pourrait n'avoir été qu'un immense imbroglio entre le gouvernement et Montréal. Québec assure n'avoir jamais voulu forcer la métropole à vendre les activités commerciales de sa Société de vélo en libre-service (SVLS), contrairement à ce que pensait la Ville.

Tout le feuilleton entourant la vente du volet international de BIXI a débuté en 2011 quand le vérificateur général de Montréal a souligné que la Ville ne pouvait mener des activités commerciales avec de l'argent public. Au moment d'approuver le plan de sauvetage de 108 millions de la Société de vélo en libre-service, le ministère des Affaires municipales (MAMROT) a imposé comme condition que l'administration municipale se conforme au rapport de son vérificateur. La vente n'était que l'un des scénarios possibles et non une obligation, dit-on.

Montréal a alors demandé à la SVLS de vendre de cette partie de ses activités. Ce processus est d'ailleurs en branle, et un appel d'offres formel doit être lancé sous peu. Déjà, une entreprise britannique, Serco, qui exploite BIXI à Londres, se serait montrée intéressée. D'autres investisseurs québécois se seraient aussi manifestés.

Surprise

Au MAMROT, on affirme avoir été surpris d'entendre, au cours de l'hiver, le maire Tremblay dire publiquement que Québec forçait la vente des activités internationales. Un sous-ministre a donc écrit le 9 mai une lettre au directeur général de la Ville, Guy Hébert, pour le rencontrer afin d'éclaircir la situation. La missive indique que le gouvernement souhaite «préserver les retombées économiques» du projet qui aurait permis la création de 450 emplois au Québec. Le Ministère affirme même que la rencontre a bel et bien eu lieu.

Mais voilà, le maire a affirmé encore vendredi que Québec avait voulu forcer la vente. «Ça a pris six mois pour qu'on ait une réponse adéquate de Québec, et quand la réponse est venue, c'était qu'on devait se départir de tout le volet commercial et de l'exportation.»

En entrevue au Devoir, le ministre Laurent Lessard a tenté cette semaine de dissiper les doutes qui subsistaient. Il a affirmé que les ventes internationales devaient être maintenues à Montréal. «On a toujours dit que BIXI devait rester à Montréal, mais pas avec la structure juridique actuelle», a précisé hier l'attachée de presse du ministre, Julie Boivin.

Dans un communiqué envoyé hier, le maire Tremblay s'est réjoui de cette clarification. Il affirme que la Ville cherche une solution pour éviter d'avoir à vendre les activités commerciales de la SVLS, tout en respectant la loi.

Plusieurs villes ont opté pour BIXI pour permettre à leurs citoyens de rouler, ce qui a permis à BIXI d'équilibrer son budget cette année. La SVLS a notamment décroché les contrats de New York et de Chicago, les plus importants accordés à ce jour en Amérique du Nord.