Les arrondissements de Montréal ont beau crier famine, ils ont enregistré un surplus record de 53 millions en 2011. Seul le Plateau-Mont-Royal a terminé l'année en déficit.

Le bas de laine des 19 arrondissements de Montréal s'élève désormais à 180 millions. Le total est important puisque leurs budgets annuels combinés s'élèvent à 950 millions.

Ces résultats s'expliquent en grande partie grâce à la vigueur dans le domaine de la construction. Ces revenus imprévus en permis divers représentent les deux tiers des surplus enregistrés en 2011.

Malgré ces bons résultats des arrondissements, le président du comité exécutif, Michael Applebaum, estime que les administrations locales ont raison de crier famine. Le bras droit du maire croit qu'il serait irresponsable de miser sur la vigueur de l'économie pour boucler leurs budgets, comme l'économie joue aux montagnes russes. «On ne peut pas gérer un arrondissement ou la ville centre en fonction de la conjoncture économique. Il faut assurer des revenus stables et récurrents. Le statu quo n'est pas bon», dit Michael Applebaum.

Le bras droit du maire compte présenter la semaine prochaine sa solution au sous-financement que les arrondissements décrient depuis plusieurs années. Michael Applebaum dit en avoir informé lundi le maire Gérald Tremblay, qui aurait accepté sa proposition. Elle sera officiellement présentée au comité exécutif mercredi pour ensuite être étudiée jeudi par la Commission des finances de la Ville. S'ils sont acceptés, ces changements devraient entrer en vigueur dans le budget de 2013.

Pour l'heure, Saint-Laurent demeure l'arrondissement le plus riche. L'administration du maire Alan DeSousa a dégagé un surplus de 4,5 millions en 2011, ce qui a gonflé son bas de laine à 32 millions. La construction résidentielle est particulièrement forte dans ce secteur.

En 2011, c'est toutefois Mercier-Hochelaga-Maisonneuve qui a dégagé le plus important surplus, avec 5 millions. Michael Applebaum a toutefois déploré que l'administration du maire Réal Ménard ait fait peu de coupes dans ses dépenses, si bien que son bas de laine reste l'un des plus faibles dans l'île. L'arrondissement a en effet dû puiser 5,3 millions dans ses surplus accumulés pour équilibrer son budget de 2012.

Plateau-Mont-Royal

Michael Applebaum a également critiqué le maire Luc Ferrandez, en soulignant que seul son arrondissement a terminé 2011 en sortant l'encre rouge. Les dépenses du Plateau-Mont-Royal ont dépassé ses revenus de près de 100 000$. «Tout le monde a fait des surplus sauf eux. C'est quoi, les choix, les décisions qui ont mené à ça?»

Il reste que l'arrondissement le plus pauvre demeure celui de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève. Son cas est particulier, dit M. Applebaum, puisqu'il s'agit à la fois du secteur le moins peuplé de l'île et de l'un des plus vastes. «Ça coûte plus cher pour un petit arrondissement d'offrir des services», constate l'élu.

La ville centre a pour sa part terminé 2011 avec un surplus de 26 millions. Ce résultat est plutôt serré, car son budget est de 3,7 milliards.

Alors que la ville centre a elle aussi bénéficié de la vigueur de l'économie pour augmenter ses revenus, Michael Appelbaum souligne que plusieurs mauvaises nouvelles ont coûté cher à Montréal. Les agents de stationnement ont ainsi raté de 13 millions l'objectif de 190 millions en amendes fixé par la Ville. Les heures supplémentaires payées aux policiers ont également coûté 7 millions de plus que prévu en 2011. Ces deux éléments promettent d'ailleurs de réserver de mauvaises surprises en 2012, car le conflit étudiant a fait grimper en flèche les heures des policiers et chuter le nombre de contraventions distribuées.

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Les arrondissements les plus riches (surplus accumulés, par habitant)

> Saint-Laurent 339$

> Ville-Marie 227$

> Verdun 192$

> Pierrefonds-Roxboro 181$

> Outremont 175$

Les arrondissements les plus pauvres

> L'Île-Bizard 3$

> Plateau- Mont-Royal 20$

> Rivière-des-PrairiesPointe-aux-Trembles 24$

> Anjou 40$

> Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension 41$