La Ville de Montréal est mal préparée en cas d'accident majeur en lien avec des matières dangereuses, selon le rapport 2011 du vérificateur général. Non seulement les pompiers ne disposent pas des renseignements adéquats pour évaluer les risques, mais seulement une minorité des installations qui entreposent ces produits disposent d'un système d'alerte pour prévenir la population d'un danger.

Chaque année à Montréal, 64 300 tonnes de matières dangereuses sont produites à 55 endroits, principalement dans l'est de l'île - le secteur des installations pétrochimiques. Or, «la Ville ne dispose pas des renseignements clés pour bien évaluer les risques et se préparer adéquatement en cas d'accident majeur», affirme le vérificateur général.

En fait, seulement 11 des 55 installations produisant des matières dangereuses ont divulgué à la Ville les risques que posent ces substances, c'est-à-dire les résultats de leurs analyses des effets potentiels des matières dangereuses qu'elles utilisent ou entreposent. Et encore, pour 10 de ces 11 installations, les renseignements datent de plus de cinq ans.

Le vérificateur général souligne que les «générateurs de risques» doivent se rapporter au gouvernement, mais qu'une lacune dans les lois fait en sorte qu'ils ne sont pas obligés d'aviser la municipalité. «À notre avis, afin de protéger la population et l'environnement, il est essentiel que les générateurs de risques aient l'obligation de communiquer leurs risques à la municipalité», poursuit le rapport.

Le vérificateur a également constaté que seulement 3 des 55 installations de Montréal disposent d'un système d'alerte par sirène pour aviser la population d'un événement majeur. «Sans alerte en temps opportun, il y a un risque de porter atteinte à la sécurité de la population», souligne le rapport.

Le vérificateur souligne que 25 événements impliquant des matières dangereuses sont survenus en 2009 et 2010, notamment une fuite de 152 000 litres d'hydrocarbures dans le fleuve Saint-Laurent, qui avait incommodé des citoyens.