Le projet du 200, rue Richmond, dans un quartier défavorisé de l'ancienne ville de Saint-Pierre, était un investissement «important» en haute technologie qui aurait permis d'attirer une trentaine d'ingénieurs, plaide Claude Dauphin. CAD Industries ferroviaires, l'entreprise de M. Lévy spécialisée en entretien d'équipement ferroviaire, pour qui travaillent quelque 300 personnes à Lachine, est un des gros employeurs de l'arrondissement, a-t-il expliqué.

«S'il y a un endroit au monde où il était souhaitable d'investir, c'est bien Saint-Pierre. Je voulais m'assurer qu'on ne perde pas cet investissement-là. Je me suis permis d'appeler le directeur de l'urbanisme pour m'assurer qu'ils soient bien reçus. Je m'occupe de mes dossiers.» Le service de l'urbanisme de Lachine, a-t-il précisé, «a très mauvaise réputation, et l'approche clientèle n'y est pas très présente. Les gens y sont reçus comme des chiens dans un jeu de quilles.»

Il ajoute que le projet a malheureusement avorté et que l'immeuble est toujours à vendre.

Tout en public

Il se défend d'avoir utilisé des termes comme «amis personnels» et «traitement VIP». «Toutes mes interventions ont été faites en public, lors de caucus impliquant des élus et des fonctionnaires.» Son collègue, le conseiller d'arrondissement indépendant Jean-François Cloutier, abonde dans le même sens. Il se dit déçu de l'attitude «pointilleuse» des fonctionnaires dans ce dossier et trouve «dramatique» que l'investissement n'ait finalement pas eu lieu.

Il se rappelle que ce dossier a été évoqué «quatre ou cinq fois» en réunion, alors que les élus considéraient qu'il s'agissait d'«une bonne nouvelle». Il n'a jamais été témoin des pressions indues qu'aurait faites le maire.

Claude Dauphin, qui est toujours membre du parti Union Montréal du maire Gérald Tremblay, poursuit la Ville pour 250 000$, alléguant les torts faits à sa réputation et la violation de sa vie privée. Il avait accepté de se retirer de son poste de président du conseil municipal en avril 2011, après des allégations de favoritisme dans l'octroi d'une subvention à un entrepreneur de son arrondissement. On avait alors appris que ses courriels avaient été interceptés par le Service du contrôleur général de l'époque, Pierre Reid.