Le fiasco du tournoi de la Coupe Dodge, dont plusieurs matchs ont été déplacés à cause de la grève des cols bleus de Laval, est dû à l'«incurie» et au refus du maire Gilles Vaillancourt de négocier de bonne foi, dénonce l'opposition.

En conférence de presse vendredi matin, les représentants du Mouvement lavallois ont tiré à boulets rouges sur l'administration municipale, qui savait depuis le 29 mars qu'une grève commencerait le 12 avril. La première rencontre de négociations, en présence d'un conciliateur, n'a eu lieu que le 10 avril.

«Mais où sont les négociateurs de Dunton Rainville, censés représenter la Ville? demande David De Cotis, candidat du parti de l'opposition dans le district de Saint-Bruno. Le maire Vaillancourt essaie de gagner du temps pour ne pas négocier avec le syndicat. Et c'est nous, les contribuables, qui payons.»

Des patinoires en région

Lplus de 5000 joueurs participent à la Coupe Dodge, la «Coupe Stanley du hockey mineur depuis 34 ans», qui a débuté jeudi avec le volet féminin. La grève des cols bleus, entamée le même jour, a forcé les organisateurs à faire une croix sur 7 des 12 arénas réservés pour l'occasion, soit ceux qui sont en territoire lavallois. Il a fallu louer des patinoires à  Lachine, Blainville et La Plaine pour éviter l'annulation des matchs.

«Ce sont 20 000 personnes qui ne dépenseront pas leur argent à Laval, dénonce Lydia Aboulian, chef du Mouvement lavallois. Ce sont des retombées chiffrées dans les millions de dollars dont Laval ne bénéficiera pas.»

Sourd aux demandes salariales des cols bleus, le maire Vaillancourt a pourtant trouvé 42 millions de dollars pour la construction de la Place Bell, un complexe qui verra le jour près de l'autoroute 25, dénonce Emilio Migliozzi, candidat dans Fabreville. «La Coupe Dodge, ce ne sont que des enfants qui jouent au hockey, alors il s'en fiche pas mal, a-t-il déclaré. Une ville qui se respecte veille à satisfaire les besoins de ses citoyens avant les envies de son maire.»

«L'histoire le jugera»

En vertu d'une décision de la Commission des relations du travail, les cols bleus doivent assurer les services essentiels, de sorte que la majorité de la population recevra les services habituels. Les cols bleus refusent de faire des heures supplémentaires, sauf en cas d'urgence, si la sécurité des citoyens est en péril. Ils n'assurent donc plus le fonctionnement des neuf arénas municipaux. Rien n'a filtré de la plus récente rencontre de négociation, tenue jeudi; le mot d'ordre de grève est toujours en vigueur.

La Ville de Laval a payé les coûts engendrés par le déménagement des matchs de la Coupe Dodge, évalués à 300 000$.

«L'histoire jugera Gilles Vaillancourt, et elle le jugera sévèrement, assure M. De Cotis. D'ici là, ce sera aux jeunes hockeyeurs, à leurs parents, aux bénévoles et aux contribuables de le juger pour ce qu'il aura fait perdre en croyant qu'il pouvait gagner.»